ModeLes jupes se rallongent, la crise est bien là!
Jupes, cheveux, rouge à lèvres ou cravates sont des indicateurs économiques connus depuis longtemps. Et à en juger par les dernières «Fashion Weeks», la morosité s'installe.

La mode est un indicateur aussi sûr que le PIB...
Les économistes et leurs indicateurs le disent, les podiums des «Fashion Weeks» le confirment: la crise pointe à l’horizon. Car la mode est un indicateur aussi sûr que le PIB mais beaucoup plus agréable à étudier pour appréhender les tendances du monde économique.
La corrélation n’est pas nouvelle, elle a été établie dès 1926 par l’économiste américain Georges Taylor. Il avait constaté que plus les revenus s’élevaient, plus les jupes raccourcissaient, jusqu’à devenir mini en pleine période de boom. Or, les défilés de ces dernières semaines ont signé le retour du long, en reléguant dans l’armoire aux exceptions le short ou la jupette hypercourts.
Cheveux et lèvres victimes de la crise
La jupe n’est toutefois pas le seul indicateur visible dans la mode féminine. Coupe de cheveux et maquillage sont aussi des signes qui peuvent confirmer ou infirmer les tendances données par l’apparence vestimentaire. La coupe courte et le rouge à lèvres sont autant de signes de vaches maigres, alors que les cheveux longs et les gloss légers indiquent des temps d’abondance.
Or, dans ces deux domaines également, la récession est à l’affiche. La mode capillaire est au court, observent les coiffeurs suisses. Et le gloss s’est quasiment fait éjecter des rayons par le rouge à lèvres, relève la maquilleuse anglaise Lisa Eldridge.
Moins de slips ou de boxers
La garde-robe féminine n’est pas la seule à se modifier en fonction de l’économie. Selon Alan Greenspan, l’ancien président de la banque centrale américaine, les hommes investissent nettement plus dans leurs sous-vêtements lorsque les marchés sont florissants. La récession qui s’annonce est donc de mauvais augure pour les fabricants de slips et autres boxers, même si des spécialistes comme Calida ou Zimmerli n’ont pas encore enregistré de diminution dans leurs ventes.
Les vendeurs de cravates, eux, n’ont pas trop de soucis à se faire. Pour s’adapter aux changements conjoncturels, il leur suffira de troquer les modèles étroits symbolisant la bonne santé économique contre des modèles larges, plus prisés en période de récession.
L'essentiel OnlineSabina Sturzenegger/aia