Tensions à Hong Kong – Les manifestants repoussés au gaz de poivre

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Tensions à Hong KongLes manifestants repoussés au gaz de poivre

Pour la deuxième journée d'affilée, la police de Hong Kong a fait usage tôt, jeudi matin, de gaz au poivre pour repousser des manifestants pro-démocratie, qui tentaient de bloquer une avenue près du siège de l'exécutif local.

Des centaines de personnes se sont parallèlement rassemblées devant le siège de la police, dans le quartier voisin de Wan Chai, pour dénoncer les actes de violence policière commis la veille sur un manifestant. Filmées par une chaîne de télévision locale, les images du passage à tabac de Ken Tsang Kin-chiu, membre du Parti civique, pro-démocratie, ont tourné en boucle sur les réseaux sociaux. Elles ont ravivé la colère des manifestants contre les autorités.

Les États-Unis ont réclamé une «enquête complète» après la diffusion de ces images. «Nous renouvelons notre appel au gouvernement de Hong Kong pour qu'il fasse montre de retenue et aux manifestants pour qu'ils continuent d'exprimer leurs opinions de manière pacifique», a déclaré la porte-parole du département d’État, Jennifer Psaki. L'exécutif a annoncé que les policiers impliqués seraient suspendus de leurs fonctions. Mais ce violent incident a ranimé la flamme de la contestation un peu moins de trois semaines après le déclenchement de la «révolution des parapluies».

Confrontations multiples

«La police a trahi les citoyens de Hong Kong. Ils recourent à la violence contre des citoyens ordinaires», dénonce Tony Yip, assistant de recherche dans un musée scientifique. Jeudi matin, des scènes de confrontation entre la police et des manifestants ont éclaté sur Lung Wo Road, une artère située à proximité immédiate des bureaux de Leung Chun-ying, le chef de l'exécutif local dont le mouvement Occupy Central exige la démission. Un photographe de Reuters a assisté à des altercations entre manifestants et un petit groupe de policiers qui ont fait usage de gaz au poivre pour les repousser.

En milieu de matinée, sur le principal lieu de rassemblement de la protestation, quelques centaines de manifestants campaient toujours sous la garde d'une cinquantaine de policiers et les tensions étaient retombées. «Même si cela a été peu tendu cette nuit, j'ai pu dormir. J'espère encore que le gouvernement va rouvrir le dialogue avec les étudiants. J'espère encore que notre exigence d'un suffrage universel finira par devenir réalité», témoigne Brian Yip, un étudiant de 19 ans. Les heurts des deux derniers jours figurent parmi les plus violents depuis le début de la campagne pro-démocratie, le 28 septembre, dans l'ancienne colonie britannique. Celle-ci connaît sa plus grave crise politique depuis sa rétrocession à la Chine en 1997.

(L'essentiel / ats)

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