A Taïwan – Les morts vivent dans le luxe pour l'éternité

Publié

À TaïwanLes morts vivent dans le luxe pour l'éternité

Les fabricants d'offrandes en papier proposent aux Taiwanais de brûler des objets, pour que leurs ancêtres s'en servent dans un autre monde.

Des fabricants conçoivent notamment des modèles de villas.

Des fabricants conçoivent notamment des modèles de villas.

AFP/sam yeh

Ce n'est pas parce qu'on est mort qu'on n'a besoin de rien: des villas d'été avec piscine à débordement aux studios de cinéma en passant par les casinos, les fabricants d'offrandes en papier de Taïwan proposent aux défunts de passer l'éternité dans le luxe. Dans la diaspora chinoise du monde entier, on brûle traditionnellement des effigies de papier, afin d'envoyer à ses ancêtres des cadeaux dont ils pourront se servir dans l'au-delà.

Ces dernières années, les billets et lingots d'or habituels ont cédé la place à des objets de consommation plus contemporains, comme des iPads en papier, smartphones, machines à laver, voitures, télévisions, cartes de crédit...
Mais à Taïwan, une poignée de fabricants sont allés un cran au-dessus en concevant des modèles qui permettront aux ancêtres d'accéder au genre de vie que seuls les plus riches et les plus célèbres peuvent s'offrir ici-bas. «Nous pensons que les gens passent dans un autre monde quand ils meurent», dit Chen Shu-hsuan, un entrepreneur de Taïpei, qui assiste aux obsèques de son oncle.

«Nous espérons qu'il aura une bonne vie dans cet autre monde»

Quelques instants auparavant, la famille a regardé partir en fumée une villa de deux étages, avec son système d'éclairage, son personnel de maison et sa voiture de luxe rangée dans le garage attenant. «Nous espérons qu'il aura une bonne vie dans cet autre monde. Nous avons préparé une maison en papier et beaucoup de billets pour qu'il ait les moyens de bien vivre», poursuit le neveu du défunt.

Cette pratique tire ses origines du taoïsme, religion importante dans l'île. Les offrandes sont brûlées lors des funérailles, des anniversaires de décès et durant les festivals qui honorent les ancêtres.

(L'essentiel/afp)

Ton opinion