Réforme du lycéeLes nouvelles technologies privées de cours?
LUXEMBOURG - La ministre de l'Éducation nationale veut interdire aux élèves de filmer dans l'enceinte scolaire. Pourquoi une telle mesure? Comment réagissent les lycées?

Selon le directeur du LTC, «les jeunes font preuve d'une certaine naïveté face aux nouvelles technologies».
La semaine dernière, le ministère de l'Éducation nationale publiait quatre propositions de règlements grand-ducaux qui s'ajouteront au texte de la réforme scolaire. Si ces propositions sont adoptées, il sera, entre autres, interdit de filmer dans l’enceinte de l’école sans autorisation préalable. Contacté par L'essentiel Online, le ministère revient sur cette mesure, qualifiée de «préoccupation croissante» sur le site Internet de la réforme scolaire.
«L'utilisation de téléphones ou autres outils pour filmer dans l'enceinte scolaire n'est pas un gros problème au Luxembourg, mais il a y eu des cas isolés et on s'est dit qu'on devait inscrire une mise en garde dans la loi afin de rendre les jeunes plus attentifs au droit à l'image», explique Myriam Bamberg.
Photos et vidéos prises en classe, insultes entre élèves ou envers les profs sur les réseaux sociaux... Du côté des lycées on a bien compris le problème. Les nouvelles technologies chamboulent leur quotidien. C'est le cas au Lycée Vauban* pour qui c'est «un vrai sujet de réflexion». «On est train de refondre notre règlement intérieur en grande partie à cause de ça», explique Daniel Bourgel, directeur de l’établissement.
«On veut faire réfléchir nos élèves»
«Les nouvelles technologies évoluent à une vitesse folle, on ne peut pas lister ni énumérer les dérives possibles ou à venir dans un règlement d’interdits», explique-t-il. «Le nouveau règlement intérieur mettra l’accent sur la responsabilisation des élèves et leur éducation civique pour que l’usage qu’ils font des outils technologiques s’inscrive dans les règles du bien vivre ensemble. C’est un sujet qui concerne et intéresse nos élèves qui y travaillent avec les adultes de la communauté scolaire.»
Un point de vue partagé par Jean-Paul Lenertz, directeur du Lycée technique du Centre. «L'usage des GSM et des autres outils est très difficile à contrôler, les jeunes les utilisent de façon inconsciente. La seconde d'après c'est en ligne». Également président du Collège des directeurs de l'enseignement secondaire technique, il estime «très important de les sensibiliser car la sanction seule ne règle rien. L'an dernier on s'est rendu compte de l'existence d'un groupe Facebook contre un de nos professeurs. Un groupe public. Les jeunes (et pas qu'eux) font preuve d'une certaine naïveté face aux nouvelles technologies».
* NDLR: Le lycée Vauban n'est pas concerné par la réforme scolaire puisque c'est un lycée français.
(FR/L'essentiel Online)