Portugal – Les Portugais aux urnes

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PortugalLes Portugais aux urnes

Les Portugais votent dimanche et pourraient, selon les sondages, réélire dès le premier tour le président sortant Anibal Cavaco Silva, un économiste conservateur de 71 ans.

Les bureaux de vote sont ouverts jusqu'à 19h, les premières projections étant attendues après 20h en raison d'un décalage horaire sur l'archipel des Açores. D'après tous les sondages, M. Cavaco Silva, soutenu par la droite minoritaire au parlement, devrait être élu avec une très large avance sur son principal rival à gauche, le poète Manuel Alegre, et quatre autres candidats.

Plus de 9,6 millions d'électeurs sont appelés aux urnes pour ce scrutin très personnalisé qui pourrait être marqué par une abstention record. À 12h, le taux de participation était de 13,39%, contre 19,32% à la même heure en 2006. Préoccupés par la progression du chômage et de la pauvreté, soumis depuis début janvier à leur troisième plan d'austérité en un an, les Portugais ont manifesté peu d'intérêt pour une campagne électorale morose, faute de suspense, mais aussi de véritable enjeu en raison des pouvoirs limités du chef de l'Etat.

«Le Portugal a besoin de crédibilité

Pendant la campagne, M. Cavaco Silva, qui fut dix ans Premier ministre (1985-1995), a appelé les électeurs au «vote responsable», les mettant en garde contre toute «expérimentation», tandis que le Portugal, lourdement endetté et menacé de récession, fait face à de sérieuses difficultés de financement qui pourraient le contraindre à recourir à l'aide internationale. «Jamais, la situation de notre pays n'a été aussi critique. Ce n'est pas le moment des aventures : les autres nous regardent et le Portugal a besoin de crédibilité», avait déclaré vendredi le président sortant, pendant son dernier meeting à Lisbonne. Dimanche, il a de nouveau plaidé «en faveur de la stabilité».

«J'ai voté Cavaco parce que c'est lui qui inspire le plus la confiance», a déclaré Maria da Gloria Mendes, 73 ans. «Avec toute cette confusion, changer serait une grosse bêtise», ajoute cette infirmière à la retraite. Manuel Pereira, un cuisinier de 51 ans, a voté Manuel Alegre pour «secouer les choses et réveiller les consciences», mais il avoue ne pas croire à un second tour.

Le Parti socialiste, qui a apporté son appui officiel à Manuel Alegre, est resté très en retrait dans la campagne, en dépit d'une apparition du Premier ministre José Socrates au cours d'un meeting à Castelo Branco, ville du centre dont il fut député. Issu de l'aile gauche du PS et connu pour ses divergences avec M. Socrates, M. Alegre est également soutenu par le Bloc de gauche (extrême gauche), grand pourfendeur des mesures d'austérité imposées par le gouvernement socialiste avec l'aval du Parti social-démocrate (PSD) de M. Cavaco Silva.

(L'essentiel Online/AFP)

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