François Bausch – «Les radars ne sont pas un piège à sous»

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François Bausch«Les radars ne sont pas un piège à sous»

LUXEMBOURG - Face aux questions suscitées par l'annonce de l'installation de dizaines de radars fixes, «L'essentiel» a sollicité le ministre pour qu'il réponde directement aux internautes.

Pour François Bausch, la mise en place des radars, notamment dans les tunnels, vise à «réduire le nombre d'accidents sur les routes».

Pour François Bausch, la mise en place des radars, notamment dans les tunnels, vise à «réduire le nombre d'accidents sur les routes».

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Évoquée pour la première fois en 2010 par Claude Wiseler, alors ministre des Infrastructures (CSV), l'arrivée des radars automatiques déchaîne les passions depuis que François Bausch, nouveau titulaire du ministère (Déi Gréng), a fait part de son intention de revoir à la hausse le nombre d'appareils fixes. Une annonce à l'origine de plusieurs centaines de commentaires des internautes de L'essentiel. Le ministre a accepté de répondre directement aux principales inquiétudes résumées en quelques questions.

L’installation des radars est une dépense inutile pour l’État qui n’empêchera jamais les accidents. Cela servira seulement à remplir les caisses de l’État…

François Bausch: Cette mesure n’est pas un piège à sous, puisque les endroits d’installation de radars fixes seront connus, mais servira à réduire la vitesse sur les routes du Grand-Duché, aux «points noirs» identifiés et dans les tunnels. Les statistiques européennes démontrent clairement que dans des pays où cette mesure a été prise, par exemple en France, le nombre d’accidents a pu être réduit considérablement.

Pourquoi mettre moins de radars mobiles que prévu initialement, car c’est la peur du gendarme qui est efficace, pas les radars fixes?

L’effet de surprise est en effet très efficace, c’est pourquoi je prévois d’emblée l’installation de cinq radars mobiles à court terme, nombre qui, après une période de test, pourra être augmenté à moyen, voire à long terme.

Si cette installation vise à améliorer la sécurité routière, pourquoi déjà ne pas commencer par supprimer tous les arbres qui bordent les routes nationales?

Un groupe de travail «audit sécurité» est en effet en train d’identifier à quels endroits l’aménagement routier en présence d’arbres peut représenter un certain danger en combinaison avec une vitesse élevée de l’utilisateur de la route. Il ne s’agit cependant pas de supprimer des allées entières d’arbres. Mais plutôt de faire un choix judicieux et de voir s’ils peuvent être remplacés par des haies plus «clémentes» ou être munies de glissières en vue de protéger les automobilistes et les motocyclistes.

Pourquoi installer des radars dans des tunnels?

Il s’avère que les limitations de vitesse ne sont pas toujours observées dans les tunnels. Or, il s’agit d’endroits potentiellement très dangereux pour plusieurs raisons. Tout d'abord en raison du gabarit réduit par rapport à la route normale, ensuite par le passage de la lumière naturelle à un éclairage artificiel, sans oublier l'accès difficile pour les véhicules de secours en cas d’incendie ou d'accident. C’est pourquoi les usagers doivent faire preuve d’une conduite adaptée à l’approche et à l’intérieur d’un tunnel.

Les accidents graves surviennent majoritairement sur les routes nationales, en lien avec la vitesse et l’alcool. Quelles sont les autres solutions proposées?

Nous renforcerons les sanctions relatives au permis à points, particulièrement en cas de conduite sous l'emprise de l’alcool, mais aussi pour les excès de vitesse. Parallèlement, nous nous rapprocherons encore davantage des services de la police afin de renforcer notre collaboration transversale au niveau de la répression.

Parmi ces solutions, pourquoi ne pas interdire de diffuser les lieux de contrôles-radars?

Justement, parce que le but des radars n’est pas de figurer comme des pièges à sous. Il s’agit de forcer les gens à ralentir sur des tronçons potentiellement dangereux. À quoi servirait dès lors une interdiction de diffuser les lieux en question?

Pourquoi ne pas mettre plus de policiers sur le terrain dédiés aux contrôles?

Parallèlement à un souhait évident de renforcer notre collaboration avec la police, nous estimons cependant aussi qu’un radar peut être présent, par exemple, pendant toute une semaine, 24h/24, dans un endroit précis et de ce fait être un complément très efficace.

(Jmh/L'essentiel)

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