Crise au LuxembourgLes restaurateurs anticipent une nouvelle fermeture
LUXEMBOURG - Suite à l’annonce de nouvelles restrictions qui pourraient être votées lundi, les gérants de cafés et restaurants se préparent déjà à la fermeture.

Les restaurateurs continuent à travailler, tout en se préparant à une fermeture qui peut être imminente.
Les patrons de bars et de restaurants doivent «se montrer responsables» pour éviter de nouvelles restrictions. Les mots du Premier ministre Xavier Bettel résonnent encore chez les gérants, qui ont perdu espoir. «Nous nous y attendions. C’est fermé en Belgique et en France. L’Allemagne est à moitié fermée. J’ai l’impression d’être comme le village d’Astérix. Mais nous ne pouvons pas résister très longtemps», se désole Giuseppe Parrino, propriétaire du restaurant Roma, à Luxembourg-ville. Il se prépare à la fermeture depuis «trois semaines». Même son de cloche du côté de Philippe Bernard, propriétaire de la Schränerei, à Differdange: «Nous savions déjà que nous allions fermer. Avec les chiffres qui continuent d’augmenter ces dernières semaines, nous sommes toujours dans l’incertitude». Il s'attend à «fermer mercredi», après l'entrée en vigueur de la loi. Un «coup dur pour tous les restaurateurs», renchérit Vanessa, directrice du Grand Café, place d’Armes.
Dans son établissement, les mesures sanitaires sont respectées à la lettre: «Nous mettons un point d’honneur à respecter et faire respecter cela». Malgré tout, elle devra sûrement refermer ses portes. Tout comme le Café Vis-à-Vis, rue Beaumont. Les annonces passent difficilement aussi pour Martine Wagner, gérante de l’établissement, qui sert aussi des snacks. «Nous avons l’impression d’avoir fait beaucoup d’efforts pour rien, si c’est encore nous qui devons fermer».
Limiter la casse
Avec ces décisions, la question des stocks se pose. Si au premier confinement, de nombreux restaurateurs ont dû jeter des quantités d’aliments, cette fois-ci, ils gèrent autrement. «Nous diminuons un peu nos commandes, réalisées au jour le jour. Nous allons essayer de limiter le plus possible les commandes le week-end», développe Vanessa, du Grand Café.
Un stock qui ne sera pas trop gâché si un deuxième confinement se confirme, puisque les restaurants se tournent vers la vente à emporter et le service traiteur pour compenser. «C’est la seule solution que nous aurons», explique Vanessa, un peu dépitée. Mais ce nouveau service ne compensera pas l’absence de clients à table, selon Giuseppe Parrino. «Nous ne gagnerons pas d’argent avec. C’est plutôt pour rester en contact avec la clientèle». Il veut surtout limiter la casse, pour payer les loyers et charges fixes.
(Noémie Koppe/L'essentiel)