Au Luxembourg – «Les retraites garanties jusqu'en 2040», et après?

Publié

Au Luxembourg«Les retraites garanties jusqu'en 2040», et après?

LUXEMBOURG - Romain Schneider, ministre de la Sécurité Sociale, a présenté ce vendredi une analyse inquiétante de l'avenir de l'assurance retraite nationale.

«Les finances de l'assurance retraite vont bien», affirment le ministre Romain Schneider et le directeur de l'IGSS Thomas Dominique. Mais pour combien de temps?

«Les finances de l'assurance retraite vont bien», affirment le ministre Romain Schneider et le directeur de l'IGSS Thomas Dominique. Mais pour combien de temps?

Editpress/Hervé Montaigu

Dans certains pays comme l'Espagne ou la Grèce, les caisses de pension sont déjà vides. Le Luxembourg lui, est encore dans une position confortable - pour l'instant. Le système des retraites a beau avoir une réserve de 16,5 milliards d'euros, un jour cette réserve sera tarie. «Les retraites sont garanties jusqu'en 2040», souligne Romain Schneider, ministre de la Sécurité Sociale (LSAP). Et après?

Le ministre a présenté vendredi le nouveau bilan du régime général d'assurance pension, créé par l'Inspection générale de la sécurité sociale (IGSS). La publication de ce rapport avait initialement été prévue pour 2017, mais le gouvernement a ordonné d'avancer l'analyse d'un an. En regardant de plus près les chiffres, un scénario inquiétant se dessine: en 2023, soit dans sept ans, les dépenses de la Caisse de retraite seront supérieures à ses recettes. La croissance de l'emploi va également baisser, selon l'IGSS.

«De plus en plus de pressions»

Si ces pronostics s'avèrent exacts, en 2060, dans un Grand-Duché comptant 1,1 million d'habitants, cent travailleurs paieront les pensions de soixante retraités contre quarante en 2015. «Notre système de retraite subit de plus en plus de pressions», déclare le directeur de l'IGSS, Thomas Dominique. 170 000 personnes touchent actuellement une pension du système général du Luxembourg. En 2030, ils seront 270 000, puis 490 000 en 2060. Si l'IGSS a raison, alors la réserve de la Caisse de retraite sera totalement épuisée en 2043 au plus tard.

«Ce serait irresponsable de ne pas réagir maintenant, surtout dans l’intérêt de la jeune génération», a indiqué Romain Schneider, ministre de la Sécurité sociale qui va transmettre le rapport à un groupe de travail. Composé des chambres professionnelles ainsi que de représentants de différents ministères, il devra discuter des réformes possibles. À la Chambre, la Commission du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale en discutera début 2017.

«Nous avons pu baisser les dépenses de façon acceptable avec la réforme des retraites de 2012», indique le ministre. Mais d'autres adaptations semblent être nécessaires dans les années à venir. Romain Schneider émet l'hypothèse d'une réforme du régime de retraite complémentaire, le deuxième pilier de l'assurance retraite. Cette réforme pourrait être présentée en début d'année.

(Jörg Tschürtz/L'essentiel)

Les taux de cotisations devraient rester inchangés

La Caisse Nationale d'Assurance Pension (CNAP) est quasi essentiellement financée par les cotisations des travailleurs actifs. Le taux de cotisations total s'élève actuellement à 24% (8% à charge du salarié, 8% à charge de l’employeur, 8% à charge de l’État). Selon l'IGSS, ce taux est suffisant pour respecter la loi jusqu'en 2022. La réserve de compensation doit être 1,5 fois le montant des prestations annuelles. En 2015, les recettes étaient presque 4,5 fois plus importantes que les dépenses.

Ton opinion