Les salariés du pays ont envie de changement

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Au LuxembourgLes salariés du pays ont envie de changement

LUXEMBOURG – Moins d'heures de travail, plus de télétravail, déconnexion, meilleur salaire voire nouveau job… Les employés au Grand-Duché ont besoin de changer quelque chose dans leur vie, en s'éloignant de l'entreprise.

Jérôme Wiss
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Jérôme Wiss

La tendance de la satisfaction de la vie au travail est à la baisse, a montré l'étude menée chaque année depuis 10 ans, avec l'Uni, par la Chambre de salariés (CSL), dont l'édition 2022 a été présentée jeudi. Les informations récoltées dans cette étude, menée auprès de 2 696 salariés au Luxembourg, montrent que les travailleurs ont besoin de changement. «Un salarié sur quatre a l'intention ferme de changer d'emploi, cela devrait nous inquiéter», relève la présidente de la CSL Nora Back. Cette proportion, encore plus présente chez les 16-34 ans, n'avait jamais été aussi élevée et elle reflète les problèmes rencontrés par les salariés dans leur vie professionnelle.

Au-delà d'un changement d'employeur, voire de métier, les travailleurs ont toute une série de revendications, ou d'éléments qu'ils aimeraient changer. «De manière générale, si on regarde les réponses des gens, on voit qu'ils veulent travailler moins d'heures. C'est un constat général dans tous les secteurs», affirme Nora Back. En 2022, 51% des salariés voulaient travailler moins, contre 44% en 2021 et 33% en 2018. Seulement 9% aimeraient avoir plus d'heures de travail.

Travailler moins, travailler loin

En 2022, le temps de travail convenu dans le contrat était de 38 heures, pour un temps de travail effectif de 40,8 heures. Et les salariés voudraient travailler, en moyenne, 34,4 heures par semaine, une bonne heure et vingt minutes de moins que ce qu'ils voulaient un an plus tôt. La baisse du nombre d'heures de travail souhaitées est nettement plus marquée chez les hommes, qui travaillent à 95% à temps plein et dont les envies restaient jusque-là proches des 38 heures et tombent, en 2022, à 35,9 heures. Chez les femmes, plus souvent à temps partiel, on reste, depuis 2018, à un peu plus de 32 heures souhaitées.

Travailler moins, c'est bien, travailler loin, c'est encore mieux. Le télétravail nous est tombé dessus à cause du Covid et il ne semble pas près de disparaître. En effet, parmi les changements dont rêvent les travailleurs, selon la CSL, figure une dose de travail loin du bureau, pour un meilleur équilibre vie privée/vie professionnelle.

Si, dans l'ensemble, un tiers des salariés disent qu'ils ne peuvent pas effectuer leur tâche à distance, ils ne sont que 13% à avoir envie de ne travailler qu'au sein de l'entreprise. 5% veulent être en télétravail tout le temps, 29% avec 50% ou plus de télétravail, et 21% une dose plus réduite. Et ceux qui y ont goûté veulent y revenir: 90% des personnes qui ont déjà télétravaillé veulent continuer. La CSL milite pour 88 jours de télétravail par an sans contrainte fiscale ou de Sécu pour les frontaliers, soit 40% du temps de travail annuel, ou deux jours par semaine.

Qu'est-ce que vous changeriez à votre vie professionnelle?

Si toutes ces tendances, auxquelles on peut ajouter le droit à la déconnexion, marquent des envies de s'éloigner de l'entreprise, elles ne marquent pas forcément un désamour. Au contraire. «Les gens veulent avoir plus d'identification avec leur travail, à travers plus de cogestion. Le droit à la participation aux décisions de l'entreprise joue un rôle très important, c'est à améliorer rapidement».

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