Politique en Espagne – Les socialistes refusent toujours d'aider Rajoy

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Politique en EspagneLes socialistes refusent toujours d'aider Rajoy

Pedro Sanchez, chef du PSOE, a réitéré lundi son refus de laisser Mariano Rajoy former un gouvernement, au lendemain d'élections régionales. La crise politique continue.

Premier ministre sortant, Mariano Rajoy (à gauche) n'a pas le soutien de son rival Pedro Sanchez pour former un gouvernement.

Premier ministre sortant, Mariano Rajoy (à gauche) n'a pas le soutien de son rival Pedro Sanchez pour former un gouvernement.

AFP/Gerard Julien

Le chef du Parti socialiste espagnol Pedro Sanchez a annoncé lundi qu'il maintenait son refus de permettre la formation d'un gouvernement conservateur par Mariano Rajoy, après neuf mois de blocage politique du pays. «Le "non" à Monsieur Rajoy.... n'a jamais été aussi justifié», a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse où il a expliqué ne pas avoir changé de position malgré l'échec de son parti lors d'élections régionales.

M. Sanchez a indiqué qu'il souhaitait encore former un gouvernement alternatif avec les partis de «changement»: Podemos (gauche radicale) et Ciudadanos (centre). Je défend un «projet de gauche» différencié du Parti populaire de Mariano Rajoy, a-t-il dit en expliquant sa position par le refus de transformer sa formation en un «parti subalterne» des conservateurs, au pouvoir depuis 2011.

Sanchez remet son mandat en jeu

La droite, revenue au pouvoir depuis 2011, dispose désormais de 137 élus sur 350 au Parlement et le Parti socialiste 85. Or sans l'abstention des députés socialistes, M. Rajoy ne peut gouverner car il affronte aussi l'opposition de Unidos Podemos (gauche radicale, 71 élus) et des partis nationalistes et indépendantistes de Catalogne et du Pays basque. Pedro Sanchez fait face à la fronde d'une partie des dirigeants socialistes régionaux opposés à cette stratégie, et qui souhaitent que le PSOE s'abstienne pour mettre fin à la paralysie politique du pays, sans nouveau gouvernement depuis fin décembre 2015.

Pedro Sanchez a admis qu'il existait «un débat profond» au sein de son parti sur cette question et a annoncé qu'il ferait valider sa position par le comité fédéral du parti, c'est-à-dire son organe exécutif, samedi. M. Sanchez, persuadé qu'il dispose du soutien des militants, a annoncé aussi qu'il souhaitait organiser des primaires pour remettre son mandat en jeu le 23 octobre. Seulement une semaine plus tard, le 31 octobre, expire le délai au-delà duquel le roi Felipe VI devra dissoudre le parlement et convoquer les troisièmes élections en moins d'un an, faute d'accord entre les partis pour investir un nouveau gouvernement.

(L'essentiel/AFP)

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