États-Unis et Europe«Les uns grelottent, les autres transpirent»
LUXEMBOURG – Au moment où les Nord-Américains subissent des températures polaires, l’hiver est très doux au Luxembourg et en Europe. Selon les experts, il n’y a rien d’étonnant à cela.

Une très grande zone de basse pression, qui s’étend sur plusieurs milliers de kilomètres sur l’Atlantique Nord, est responsable du décalage météorologique entre l’Amérique du Nord et l’Europe, indique Jörg Bareiss, climatologue au service météo du Findel, à L’essentiel Online. Alors que les États-Unis battent des records de températures négatives, obligeant parfois les habitants à rester chez eux, le temps est particulièrement doux pour la saison en Europe occidentale.
La dépression Christina est arrivée au-dessus de la Grande-Bretagne et de l’ouest de la France en début de semaine. «La température des eaux est actuellement élevée dans l’Atlantique, poursuit Jörg Bareiss. L’air chaud provient toujours de l’ouest, par l’Atlantique». Ainsi, un tel climat au début de l’année ne serait pas exceptionnel.
Jusqu'à 15 °C dans le sud de l'Allemagne
«Ce n’est pas la première fois que les températures sont élevées durant les dix premiers jours du mois de janvier. Elles devraient significativement baisser au milieu du mois». Le record absolu pour le Luxembourg, depuis 1947 et les premiers relevés effectués au Findel, a été enregistré le 15 janvier 1975, avec 13,9 degrés.
Le mercure affiche jusqu’à 11 °C en ce début de semaine, mais il devrait indiquer entre 5 et 10 °C dans les prochains jours, selon Meteolux. Cela devrait signer la fin des températures particulièrement douces, comme dans le sud de l’Allemagne, où pas moins de 15 °C sont attendus jeudi. Ce climat est le revers de l’actuelle situation aux États-Unis, selon les climatologues. «La météo ne peut être similaire sur tous les points du globe. Il est probable qu’un réchauffement aux États-Unis dans les jours à venir se traduise par une vague de froid dans nos contrées».
Pas d'inquiétude pour la faune et la flore
«Les deux situations sont corrélées. Tant que les Américains grelottent, nous transpirons», a expliqué mardi Andreas Friedrich, du service allemand de météorologie (DWD). «Puisque la dépression Christina se déplace de manière circulaire dans le sens inverse des aiguilles d’une montre, elle va apporter de l’air froid du Pôle nord et de l’Amérique du Nord vers l’Europe».
Le climat printanier en Europe n’a aucune influence négative sur la faune et la flore, assure Franck Wolter, directeur de l’Administration de protection de la nature et des forêts au sein du ministère luxembourgeois de l’Environnement. «Les arbres ne subissent pour ainsi dire aucun dommage. Cela pourrait devenir critique pour les plantes seulement si la situation venait à durer».
(if/L'essentiel Online avec DPA)