Leterme garde la confiance de sa coalition
Le Premier ministre belge a reçu jeudi le soutien de la majorité. L’opposition, elle, réclame sa démission au motif qu'il aurait fait pression sur des magistrats chargés du dossier Fortis.

Le Premier ministre belge est en position difficile depuis mercredi, jour où il a reconnu une série de "contacts" entre ses services et des membres de la magistrature chargés de l'affaire Fortis. (afp)
Le gouvernement peut "continuer à fonctionner avec Yves Leterme à sa tête", ont estimé lors d'un conseil des ministres restreint les responsables des cinq partis de la majorité (libéraux et chrétiens-démocrates flamands et libéraux, socialistes et centristes francophones), selon l'agence Belga. Tout en réclamant néanmoins de la transparence.
Intervenant peu après cette réunion devant la Chambre des députés sur la loi de programmation budgétaire, Y. Leterme, chrétien-démocrate flamand de 48 ans arrivé au pouvoir en mars, a ainsi pu assurer "défendre le budget au nom du gouvernement".
«Une majorité derrière le gouvernement»
Le président de la Chambre, le chrétien-démocrate flamand Herman Van Rompuy, a rejeté une demande du chef du groupe des écologistes, dans l’opposition. Celui-ci avait proposé de modifier l'ordre du jour de la matinée afin d'organiser un vote de confiance au gouvernement.
"Vu la gravité de la crise économique et sociale que traverse le pays, il est nécessaire de voir si oui ou non il y a encore une majorité derrière le gouvernement", avait déclaré le responsable écologiste, Jean-Marc Nollet.
Leterme: les contacts n'étaient pas des «pressions»
"Aujourd'hui, nous devons aborder le budget, le Premier ministre a dit qu'il parlait au nom du gouvernement, pour moi c'est suffisant", a répondu le président de la Chambre, ajoutant que les députés pourraient à nouveau s'exprimer dans l'après-midi lors des questions orales au gouvernement.
Le Premier ministre belge est en position difficile depuis qu'il a reconnu mercredi une série de "contacts" entre ses services et des membres de la magistrature chargés d'examiner la légalité de l'opération, conduite par le gouvernement, ayant mené en octobre au démantèlement du groupe bancaire belgo-néerlandais Fortis.
Yves Leterme dit n'avoir eu connaissance de ces contacts que mercredi. Ils dément que ceux-ci aient constitué des "pressions" sur la justice et donc des atteintes au principe de la séparation des pouvoirs judiciaire et exécutif.
lessentiel.lu avec AFP
Le gouvernement belge est engagé dans un combat juridique extrêmement compliqué avec les petits actionnaires de l'ex-groupe de bancassurance Fortis, l'une des premières victimes en Europe de la crise financière, démantelé alors qu'il était au bord de la faillite début octobre.
La banque française BNP Paribas a annoncé jeudi l'annulation de l'assemblée générale des actionnaires prévue vendredi pour examiner la reprise des actifs belge de Fortis après la décision de la justice belge gelant de facto l'opération.