«L’homme qui ne rêvait que de chansons» est mort

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«L’homme qui ne rêvait que de chansons» est mort

Animateur, parolier, écrivain et producteur de télévision, Pascal Sevran est décédé vendredi à 62 ans à Limoges des suites d'un cancer du poumon. L'homme avait sa part d'ombre.

Dès la nouvelle de son décès, annoncée par la famille, de nombreuses personnalités ont évoqué cet ardent défenseur de la chanson française à l'ancienne. À commencer par le président Nicolas Sarkozy qui a exprimé son "immense tristesse" et a salué "un homme aux multiples talents" qui "pour les Français, restera avant tout celui qui a œuvré avec brio pour la chanson française". Le Premier Ministre François Fillon s'est remémoré "l'homme qui ne rêvait que de chanson".

Line Renaud juge qu'"on l'ironisait à tort" sur le présentateur de la Chance aux chansons. "Il a été un protecteur de la chanson. Qui va faire cela maintenant ?", a-t-elle dit. Pour Marc-Olivier Fogiel, "Pascal était entier dans ses passions, ses enthousiasmes et ses colères. C'est ce qui faisait son charme".

Propos racistes

Un charme qui s'est fissuré après une sortie tonitruante sur l'Afrique qualifiée de «raciste» par le ministre de la culture de l’époque. Jugez plutôt: dans son livre Le privilège des Jonquilles, paru fin 2006, Pascal Sevran écrivait que «la bite des noirs est responsable de la famine en Afrique». La solution ? «stériliser la moitié de la planète», avait précisé l’animateur dans une interview.

17 ans de «chance»

Né le 16 octobre 1945, Pascal Sevran a écrit quelque 500 chansons dont "Il venait d'avoir 18 ans" pour Dalida. En 1977, il rencontre François Mitterrand avec lequel il entretiendra jusqu'au bout une amitié indéfectible. En 1984, il anime sur TF1 l'émission qui le rendra célèbre: "La chance aux chansons", diffusée pendant 17 ans, sur TF1 puis sur France 2 qui à partir de 2001 deviendra "Chanter la vie".

Gui. G. / lessentiel.lu avec AFP

La Chance aux chansons, c'était ça:

Ou encore ça:

Et pour finir:

Deux semaines après une «fausse» mort

Le 21 avril dernier, son décès avait été malencontreusement annoncé sur Europe 1, information reprise ensuite sur France 2, Direct 8 et des sites internet. Avant d'être démentie dans la demi-heure suivante.

Cette annonce erronée avait entraîné des remous au sein d'Europe 1 et l'émoi de la Société des rédacteurs (SDR) pour qui Jean-Pierre Elkabbach, leur patron, avait "été le donneur d'ordre" de diffusion de l'information. Après avoir parlé "d'une erreur collective", M. Elkabbach avait finalement déclaré devant la rédaction assumer la responsabilité de l'erreur commise. Le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) avait rappelé à l'ordre sous forme de "mise en demeure" Lagardère Active, qui contrôle Europe 1, et Jean-Pierre Elkabbach.

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