Julien Assange – Londres «viole les droits de l'homme»

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Julien AssangeLondres «viole les droits de l'homme»

Le Royaume-Uni «viole les droits de l'homme» en contraignant le fondateur de WikiLeaks à demeurer dans l'ambassade d’Équateur à Londres, a déclaré le président Rafael Correa.

Julian Assange est réfugié à l'ambassade d'Équateur à Londres, depuis le 19 juin 2012, afin d'échapper à une extradition vers la Suède.

Julian Assange est réfugié à l'ambassade d'Équateur à Londres, depuis le 19 juin 2012, afin d'échapper à une extradition vers la Suède.

AFP

«L'affaire est entre les mains de la Grande-Bretagne: si elle veut l'avoir là pendant 30 ans, il restera là pendant 30 ans, mais cela viole les droits de l'homme», a dit M. Correa, en visite à Paris. «Nous avons octroyé l'asile à M. Julian Assange en plein exercice de notre souveraineté», a ajouté le président de l’Équateur. M. Assange «a le droit de demander l'asile au pays de son choix», a-t-il relevé. En ce qui concerne la Suède, qui souhaite interroger M. Assange «dans une affaire judiciaire», elle pourrait le faire par vidéo-conférence. «Le cas serait alors réglé», a dit M. Correa.

Julian Assange est réfugié à l'ambassade d'Équateur à Londres, depuis le 19 juin 2012, afin d'échapper à une extradition vers la Suède pour des agressions sexuelles présumées qu'il nie. L’Équateur avait menacé le 25 octobre de poursuivre la Grande-Bretagne devant une instance internationale si ce pays ne donnait pas de réponse pour trouver une solution au cas de Julian Assange. L'Australien de 41 ans redoute d'être à terme extradé aux États-Unis et d'y encourir la peine de mort en raison de la publication par WikiLeaks de documents secrets américains. Londres a jusqu'ici refusé d'accorder un sauf-conduit au cyber-militant pour qu'il puisse se rendre en Équateur. Dans une autre affaire, M. Correa s'en est pris à la compagnie pétrolière américaine Chevron, en litige avec son pays sur le versement d'une amende pour pollution.

«C'est une monstruosité juridique»

La compagnie a saisi un tribunal international d'arbitrage à La Haye et affirme avoir obtenu gain de cause auprès de cette instance, ce que contestent les autorités de Quito.
«C'est une monstruosité juridique», a dit M. Correa. «Il s'agit d'une affaire judiciaire entre personnes privées: or, les traités de protection réciproque d'investissements ne peuvent s'appliquer que dans un conflit entre une entreprise et un État», a-t-il dit. Poursuivi à l'origine par quelque 30 000 indigènes, Chevron, condamné en Équateur à une amende record de 19 milliards de dollars pour des dégâts infligés à l'environnement en Amazonie, conteste cette décision, estimant que la compagnie pétrolière publique équatorienne est à l'origine de cette pollution.

Ce groupe américain a également déposé une plainte devant un tribunal de New York pour dénoncer des irrégularités dans le jugement et la corruption d'un magistrat équatorien, invoquant la loi Rico contre les activités de racket.
M. Correa et son homologue français François Hollande ont signé jeudi un «pacte stratégique» entre leurs deux pays, ainsi que des accords de coopération dans les domaines universitaire et de la recherche. «C'était le but principal de ma visite et ce but est atteint», s'est félicité M. Correa.

(L'essentiel Online/ ats/afp)

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