Luc Leblanc affirme avoir voulu se suicider

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Ex-cycliste français Luc Leblanc affirme avoir voulu se suicider

L’ex-cycliste et champion du monde français, heurté par la vie et souvent décrié dans le peloton, retrace son parcours dans un livre.

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L’ex-cycliste et champion du monde français Luc Leblanc, heurté par la vie et souvent décrié dans le peloton, reconnaît avoir frôlé le suicide, jeudi dans Le Parisien à l’occasion de la sortie d’un livre retraçant son parcours. «Ce jour-là, j’ai pris mon fusil et je suis monté dans un bois, raconte-t-il. (...) J’ai mis le canon du fusil sous ma gorge. (...) Puis j’ai pensé à mes deux enfants et à ma famille. Finalement, j’ai posé le fusil et je suis redescendu dans mon village».

Cet évènement, poursuit-il, est arrivé cinq ans après la fin de sa carrière en 1998, alors que le cycliste, aujourd’hui âgé de 56 ans, était «au bout du rouleau, en pleine dépression», accusé par le fisc d’être «un tricheur» en raison d’un contrôle fiscal provoqué par un mauvais conseiller financier. Porteur du maillot jaune sur le Tour de France en 1991, champion de France puis du monde en 92 et 94, Luc Leblanc, professionnel de 1987 à 1998, a connu une carrière haute en couleurs, lors d’une époque qui vira toutefois au noir pour le cyclisme, du fait du dopage.

Gains dilapidés

«Mes proches m’ont dit qu’il était temps de raconter mes souffrances. J’en ai bavé, j’ai reçu mon lot de quolibets injustes», ajoute Leblanc, qui ne s’était jamais livré, n’avait jamais couché ses souvenirs avant de publier «Moi, Lucho. L’important c’est de rester vivant». L’ancien coureur a dilapidé ses gains par la faute de mauvais choix et de mauvaises rencontres et reconnaît vivre «de contrats à droite ou à gauche». Il revient également sur ses mauvaises relations avec Laurent Fignon et Richard Virenque, les deux stars françaises du peloton d’alors, et son recours au dopage.

«J’étais chez Festina à l’époque et je suis allé voir notre médecin. Je lui ai dit que je ne comprenais pas la transformation de certains coéquipiers. Il m’a expliqué que si je voulais suivre, je devais faire comme eux. Sinon, j’étais fini. J’ai accepté d’en prendre un peu (...) pour réduire la fatigue dans mon corps», avoue-t-il. «Je n’ai pas voulu de dose qui m’aurait transformé en plus fort. Cela a pourtant été un cas de conscience terrible. Une grande violence psychologique», poursuit-il.

«Au procès Festina, (...) je l’ai dit aux juges pour libérer ma conscience. Je sais que certains dans le milieu vont dire après cette interview que je parle encore trop. Mais aujourd’hui, j’ai besoin de tout raconter», conclut cet écorché vif, marqué à vie et dans sa chair par un accident de la route qui, plus jeune, a également coûté la vie à son frère.

(AFP)

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