L’UE approuve une Union pour la Méditerranée
Les dirigeants européens réunis en sommet ont soutenu jeudi soir le projet d'Union pour la Méditerranée promu par la France pour renforcer la coopération de l'UE avec les pays du sud.
«Le projet a obtenu un vaste soutien du Conseil» des chefs d'Etat et de gouvernement des 27, a indiqué le Premier ministre slovène Janez Jansa, dont le pays préside l'Union européenne, à l'issue de la première journée du sommet à Bruxelles. «Il s'agit maintenant d'y travailler dans les différences instances», a-t-il ajouté.
Concrètement, mandat a été donné à la Commission européenne et à la présidence de travailler d'ici au prochain sommet de juin sur les détails et notamment sur les structures de ce projet de coopération renforcée avec les pays du bassin méditerranéen.
Compromis
Pour vaincre les réticences de plusieurs pays, en particulier de l'Allemagne, la France avait dû toutefois au préalable nettement édulcorer son projet initial. Au final il consistera essentiellement à insuffler un nouvel élan au processus dit de Barcelone sur les partenariats euro-méditerranéen, lancé en 1995 et qui a donné peu de résultats.
Paris a notamment accepté que tous les pays de l'UE, et pas seulement les riverains de la Méditerranée comme la France l'envisageait au départ, soient pleinement associés à l'initiative. L'Allemagne ne voulait pas être tenue à l'écart. «Il a fallu trouver un compromis avec les pays non riverains, dont je comprends parfaitement qu'ils aient envie de se sentir concernés», a reconnu le chef de l'Etat français Nicolas Sarkozy. «C'est un compromis, c'est incontestable mais c'est difficile de faire l'Europe sans faire des compromis», a-t-il ajouté, en affirmant que le soutien de ses partenaires était «une très bonne nouvelle».
Mettre à jour le processus de Barcelone
L'Union pour la Méditerranée va donc tenter de redonner une impulsion au processus de Barcelone. «Il ne s'agit pas de l'enterrer, il s'agit de le mettre à jour», a dit Jansa. Le processus de Barcelone a été handicapé depuis sa naissance par l'opposition entre Israël et les pays arabes. Une dizaine de pays du sud méditerranéen y sont impliqués: Algérie, Egypte, Israël, Jordanie, Liban, Maroc, Territoires palestiniens, Syrie, Tunisie et Turquie, rejoints depuis 2007 par la Mauritanie. La Libye a un statut d'observateur.
Jansa a toutefois relativisé l'ambition politique de l'Union pour la Méditerranée. «Les nouvelles idées que contient le projet ne visent pas à trouver une solution aux problèmes du Proche-Orient ou aux problèmes entre Israéliens et Palestiniens. Il y a d'autres instruments» pour cela, a-t-il dit.
L'Union doit être officiellement lancée le 13 juillet lors d'un sommet rassemblant tous les États de l'UE et les pays riverains du sud, sous présidence française de l'Union européenne. Outre la définition précise des projets de l'Union se posera une autre difficulté: la question du financement des projets. Plusieurs des partenaires de la France n'entendent pas débourser un Euro de plus que ce qui est déjà prévu pour la Méditerranée.
MC avec AFP