Transport aérienLufthansa veut reprendre 78 avions d'Air Berlin
Le géant allemand du transport aérien espère reprendre près de 80 avions de son compatriote en crise mais n'est pas intéressé par ses vols long-courrier.

Les créanciers d'Air Berlin sont réunis ce jeudi pour étudier toutes les offres de reprise déposées.
«La priorité absolue, c'est de stabiliser au niveau opérationnel les 38 avions (avec équipages) que nous louons déjà depuis quelques mois», a déclaré le patron de Lufthansa, Carsten Spohr, lors d'une soirée avec la presse organisée par le groupe à Francfort (ouest), sa plus grande plateforme aéroportuaire. «Par ailleurs, nous partons du principe qu'Air Berlin va sortir du marché (...) et pensons pouvoir croître de 20 à 40 avions à travers ce départ d'un concurrent», a-t-il ajouté.
«Les jours qui viennent diront si cela se fera de manière organique au sein d'Eurowings (filiale à bas coûts de Lufthansa, NDLR) ou à travers la transaction envisagée avec Air Berlin», a précisé le dirigeant. Lufthansa, numéro un dans le ciel allemand devant Air Berlin, envisage donc de racheter jusqu'à 78 appareils. «Nous sommes au maximum de ce que pourront accepter les autorités de la concurrence», a souligné M. Spohr, se disant «confiant» dans le fait que son offre pourra recevoir un feu vert de leur part.
«Un coup monté»
Mais avant cela, les créanciers d'Air Berlin, qui se réunissent ce jeudi pour étudier toutes les offres de reprise déposées, puis le conseil de surveillance de la compagnie lundi, doivent donner leur aval. Lâchée par son principal actionnaire, la compagnie du Golfe Etihad, Air Berlin a entamé une procédure d'insolvabilité à la mi-août. Elle continue à voler grâce à un prêt octroyé en urgence par le gouvernement allemand, qui affronte des élections législatives dimanche.
De nombreux prétendants sont sur les rangs pour avoir une partie du gâteau Air Berlin. Lufthansa, qui avait officialisé son intérêt pour Air Berlin sans toutefois indiquer jusqu'ici combien d'avions il souhaitait reprendre, fait figure de favorite, au grand dam de la compagnie irlandaise Ryanair dont le patron Michael O'Leary a renoncé à entrer dans la course, s'estimant victime d'un «coup monté» allemand.
(L'essentiel/afp)