FranceMacron sur les Uber Files: «Cela m’en touche une sans faire bouger l’autre»
Le président français a affirmé mardi qu’il était extrêmement fier d’avoir défendu les intérêts d’Uber à l’époque où il était ministre de l’Économie, car il avait pu ainsi «créer des milliers d’emplois».

Emmanuel Macron était en déplacement mardi dans l’Isère lorsqu’il a déclaré, au sujet de son intervention auprès d’Uber, qu’il le referait «demain et après-demain».
Emmanuel Macron a affirmé mardi, en marge d’un déplacement dans l’Isère, «assume(r) à fond» son action contestée auprès d’Uber lorsqu’il était ministre de l’Économie, soulignant avoir agi à l’époque «pour créer des milliers d’emplois». «Moi je suis extrêmement fier, il est très difficile de créer des emplois sans entreprises ni entrepreneurs», a renchéri le chef de l’État. «Je le referais demain et après-demain», a-t-il insisté après une visite du site de l’entreprise STMicroelectronics.
Dans ce cadre des «Uber Files», une enquête reposant sur des milliers de documents internes à Uber, le quotidien Le Monde a conclu à l’existence d’un «deal» secret entre Uber et Emmanuel Macron quand il était à Bercy. Les oppositions ont continué mardi d’accuser le président français d’avoir défendu les intérêts d’Uber à l’époque où l’entreprise développait son implantation en France, alors que lui-même était ministre de l’Économie de François Hollande (2014-2016).
«J'en suis fier!»
«On introduit une espèce d’ambiance qui consisterait à dire que voir des chefs d’entreprise, en particulier étrangers, ce serait mal. Mais je l’assume à fond et en vous regardant! J’ai vu des chefs d’entreprise, l’horreur! Je les ai vus, ça a toujours été officiel, avec des collaborateurs. J’en suis fier! S’ils ont créé des emplois en France, je suis hyperfier de cela», a plaidé mardi Emmanuel Macron. «Comme le dirait un de mes prédécesseurs, cela m’en touche une sans faire bouger l’autre», a insisté le chef de l’État, en référence à une phrase attribuée à Jacques Chirac.
Au sein de la classe politique, les révélations du Monde continuent de faire grincer des dents. Les formations constituant l’alliance de gauche Nouvelle union populaire (Nupes) «vont demander une commission d’enquête» parlementaire, a confirmé le patron du Parti socialiste, Olivier Faure, sur la chaîne LCI. «Voilà un ministre qui a en douce, en cachette, bâti un deal avec l’entreprise dont tout le monde sait qu’elle a été celle du moins disant social, qui a été le cheval de Troie de la destruction d’une partie de notre Code du travail», a-t-il critiqué.
L’ex-candidat écologiste à la présidentielle, Yannick Jadot, a, lui, défendu dans le journal Libération, l’«urgence absolue» d’une «grande loi de séparation des lobbys et de l’État. Ces révélations «me choquent mais elles ne me surprennent pas. On sait combien le quinquennat précédent a été gangrené par les lobbys. Emmanuel Macron a gouverné avec et pour eux», a-t-il dénoncé.