CyclismeMaillot jaune perdu pour une étourderie
Le Français Julian Alaphilippe a été dépossédé de sa tunique de leader du Tour de France pour avoir pris un bidon trois kilomètres trop tard.

Le Français Julian Alaphilippe a écopé d'une pénalité de 20 secondes pour avoir accepté un bidon de la part d’un de ses soigneurs, à 17 km de l’arrivée au lieu des 20 autorisés.
Le public français ne verra plus son chouchou porter le maillot jaune dès ce jeudi! Julian Alaphilippe a été victime d’une étourderie de la part de son équipe, la Deceuninck-Quick Step, qui a placé un homme qui devait ravitailler ses coureurs trop tard dans l’étape. Celui qui avait porté la tunique dorée 14 jours l’année dernière a dû céder contraint et forcé son bien au Britannique Adam Yates.
Dans le point 2.3.026, l’Union cycliste internationale est claire: «Tout type de ravitaillement (depuis une voiture ou pied à terre) est rigoureusement interdit: dans les 30 premiers et 20 derniers kilomètres, dans le dernier kilomètre précédant un sprint comptant pour un classement annexe (classement par points, classement de la montagne ou autre), sprint bonification ou zone de ravitaillement; dans les 500 mètres suivant un sprint comptant pour un classement annexe sprint bonification ou zone de ravitaillement; dans les descentes de cols et côtes répertoriés au classement de la montagne; dans toute autre zone spécifiée par l’organisateur ou le collège des commissaires». Et c’est bien la première phrase qui nous intéresse.
Dura lex, sed lex
Le jury du Tour de France n’a donc fait qu’appliquer le règlement à la lettre, même si, dans l’esprit, ce n’était pas bien grave... Dura lex, sed lex! Le Movistar Carlos Verona, qui a terminé à près de 5 minutes, a aussi écopé de la même sanction. Mais là, les conséquences sont bien moindres, il faut bien en convenir.«C’est la décision du jury, c’est comme ça, a regretté le Français. Je n’ai pas du tout eu conscience de faire une faute. C’était une étape très longue et ennuyeuse, avec un final très nerveux. On a essayé de rester concentré pour garder le maillot et gagner l’étape avec Sam (Bennett), qui lui récupère le maillot vert, ce qui est une bonne nouvelle. Il n'y a pas de souci. Demain je vais me relever (ndlr: perdre volontairement du temps). Et on n'en parlera plus.»
Le karma?
D’aucuns y verront aussi une affaire de karma. Il y a quatre ans, Adam Yates était prêt à enfiler le maillot jaune lors de la mémorable étape du Mont-Ventoux (raccourcie avec une arrivée au Chalet Reynard à cause du vent), celle où Chris Froome avait chuté à cause d’un immense embouteillage dans la montée et continué à pied. Le coureur Ineos avait finalement été reclassé par le jury et avait conservé sa tunique de leader.«Je n’ai pas compris tout de suite que j’étais le nouveau maillot jaune, a souri le coureur de la Mitchelton-Scott. Je suis rentré dans le bus, j'ai pris une douche, j’étais prêt à rentrer à l’hôtel, puis on m’a signifié qu'il fallait que je vienne sur le podium! J'aurais aimé m'emparer du maillot autrement... Mais maintenant que nous l'avons, nous allons le défendre. Demain, sur le Mont Aigoual, ça va déjà être une grosse bagarre».
(L'essentiel/Robin Carrel, Privas)