Emploi au Luxembourg: «Moins d'offres d'emploi depuis deux ou trois mois»

Publié

Emploi au Luxembourg«Moins d'offres d'emploi depuis deux ou trois mois»

LUXEMBOURG – Faible taux de chômage, crise en Ukraine, télétravail… Le point sur les défis du marché du travail avec la directrice de l'Adem, Isabelle Schlesser.

par
Marion Mellinger
Isabelle Schlesser est la directrice de l'Adem.

Isabelle Schlesser est la directrice de l'Adem.

Editpress

L'essentiel: Avec la fin des aides Covid, l'Adem craignait des licenciements et une forte hausse des inscriptions. Est-ce que cela a été le cas?

Isabelle Schlesser, directrice de l'Adem: Cela n'a pas été le cas et heureusement. Le chômage a baissé et de manière continue une fois que la pandémie prenait moins d'importance, jusqu'aux mois d'été de l'an dernier. À partir de ce moment-là, il y a eu un peu plus de demandeurs d'emploi mais en restant à des niveaux très bas. La pandémie n'a pas eu trop d'impact sur le marché du travail grâce à toutes les aides, qui ont permis au Luxembourg de sauvegarder les emplois.

Après le Covid, maintenant c'est la guerre en Ukraine et l'inflation qui pèsent sur les entreprises…

Depuis deux ou trois mois, nous avons un petit peu moins d'offres d'emploi. On en a toujours beaucoup, plus de 10 000. À un moment, nous en avions plus de 13 000. Je pense que cela montre une certaine prudence des entreprises qui ont des problématiques multiples et qui recrutent peut-être moins massivement qu'avant la crise.

Avec un faible taux de chômage, est-il compliqué de pourvoir les postes vacants?

D'un côté, on entend: «Ça va mal», «Les carnets de commandes sont moins remplis» et de l'autre on a une forte pénurie de main-d'œuvre dans certains secteurs. C'est vraiment un problème pour les entreprises. Avec un taux de chômage à 4,8%, qui correspond au plein emploi, il n'y a pas des centaines de milliers de candidats qu'on peut aller chercher. Il y a aussi la question de l'adéquation entre les profils et les besoins des entreprises. Les 15 000 demandeurs d'emploi disponibles pour aller travailler n'ont pas tous les profils recherchés. Sinon le taux de chômage serait encore plus bas. On doit encore continuer à donner de la formation aux demandeurs d'emploi pour faire coïncider leurs profils avec le marché de l'emploi.

Proposer du télétravail est-il devenu indispensable pour attirer des candidats?

C'est sûr que le télétravail est maintenant devenu un vrai sujet. Ce qui n'était pas le cas avant. La pandémie a sans aucun doute accéléré cette demande des salariés de pouvoir effectuer une partie de leur travail depuis leur domicile. Il y a également des métiers qui ne sont pas «télétravaillables» et beaucoup de ces métiers correspondent aussi aux profils de nos demandeurs d'emploi. Il y a des aspirations à un meilleur équilibre avec la vie privée, la vie de famille. Le salaire compte peut-être un peu moins pour les salariés qu'il y a quelques années. La satisfaction au travail, trouver un sens à ce que l'on fait, ce sont des tendances de fond. Il n'y a pas que le télétravail.

Ton opinion

23 commentaires