Les «mauvais» signes de l'économie luxembourgeoise

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Moral et inflation Les «mauvais» signes de l'économie luxembourgeoise

LUXEMBOURG – Immobilier, inflation, moral des entreprises, certains voyants sont moins au vert que d'habitude pour l'économie du Luxembourg, indique le Statec.

Thomas Holzer
par
Thomas Holzer
Le Luxemboug demeure l'une des économies les plus dynamiques d'Europe.

Le Luxemboug demeure l'une des économies les plus dynamiques d'Europe.

Des perspectives peu réjouissantes. Dans une économie ouverte, très dépendante des dynamiques à l'échelle européenne et internationale, le Luxembourg subit la hausse des taux d’intérêt, qui affecte son marché immobilier mais également le moral des entreprises, en particulier dans le secteur de la construction, indiquait le Statec dans sa conjoncture flash de juillet 2023.

«À l’entrée de l’été, le moral des entreprises non financières tend à se replier. Ce mouvement se constate à la fois au Luxembourg et dans l’ensemble de la zone euro (…) Néanmoins, l’ampleur du repli est relativement plus importante au Luxembourg, en particulier pour les entreprises de l’industrie et de la construction», écrit le Statec.

Le secteur immobilier à la peine

Le Luxembourg affiche le plus fort recul des prix de vente des logements de la zone euro (-4.1% sur un trimestre). Considérant les prix élevés de l'immobilier au Grand-Duché, cette diminution pourrait apparaître comme salvatrice mais elle s'accompagne surtout d'une chute des transactions (- 50% sur un an début 2023).

Des signes de santé économique en berne qui tiennent également à la durée du travail, toujours inférieure aux niveaux de 2019. Un salarié travaille en moyenne 33 heures au Luxembourg, alors que les coûts salariaux augmentent au fil des différentes indexations (+6,5% sur un an).

Inflation limitée

Pour ce qui est des prix, le constat est plus partagé avec une inflation plus limitée (+3,2% sur un an), une baisse des prix de l'énergie et moins de pression sur les prix alimentaires. Mais cette dernière éclaircie pourrait ne pas durer en raison de la perturbation de l'agriculture mondiale suite aux fortes chaleurs et au phénomène climatique El Niño, mais également à cause des tensions géopolitiques. Il faut également s'attendre à une hausse des prix des services au Grand-Duché.

Enfin côté finances, la remontée des recettes fiscales se poursuit, principalement grâce aux impôts des ménages, mais aussi via les droits d'accises liés aux ventes de tabac et d'alcool qui ont augmenté au deuxième trimestre.

Les dynamiques négatives ne doivent pourtant pas être surinterprétées. Le Luxembourg demeure l'une des économies les plus performantes d'Europe, dotée d'une grande stabilité et d'une forte compétitivité.

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