Moscou joue la montre
La Russie n'a toujours pas annoncé la date de la reprise des livraisons de gaz à l'Europe. Elle attend la signature de l'accord sur la surveillance du transit gazier par l'Ukraine.
Les livraisons pourraient reprendre, même si Moscou ne veut pas s'avancer sur la date.
Gazprom a déclaré lundi souhaiter reprendre ses livraisons de gaz vers l'Europe «aussi vite que possible». Mais le Premier ministre russe, Vladimir Poutine, n'entend pas transiger sur les exigences russes dans le conflit gazier. Les livraisons de Gazprom reprendront seulement quand «les observateurs indépendants seront en mesure de contrôler le transit du gaz naturel vers l'Europe».
À ce sujet, il ne manquerait plus que la signature de la Commission européenne, après que l'Ukraine a accepté les conditions russes dimanche soir. L'accord prévoit le déploiement d'observateurs russes, européens et ukrainiens censés s'assurer que le gaz circule sans encombre via l'Ukraine, accusée par Moscou de siphonner les approvisionnements destinées à l'Europe.
Le fond du problème loin d'être réglé
Si l'Europe peut alors espérer une normalisation des livraisons de gaz russe, le fond du conflit russo-ukrainien reste lui entier. Moscou et Kiev n'ont toujours pas trouvé de compromis pour les livraisons de gaz à l'Ukraine pour 2009, alors que la Russie réclame désormais 470 dollars pour 1 000 m3, contre 179,5 dollars en 2008.
La remise en service des gazoducs pourrait, elle aussi, devenir source de tensions entre les deux pays. La Russie exige que l'Ukraine fournisse le «gaz technique» nécessaire à la mise sous pression des tuyaux desservant l'Europe. Ce que Kiev refuse formellement.
lessentiel.lu avec AFP
La présidence tchèque de l'UE a invité lundi des représentants russes et ukrainiens à rencontrer les ministres européens de l'Energie pour faire le point sur les livraisons de gaz à l'Europe, a indiqué lundi un de ses porte-parole.
La rencontre "informelle" des ministres avec les deux délégations suivra immédiatement une réunion extraordinaire des ministres de l'Energie de l'UE, censée tirer les premières leçons de ce conflit gazier russo-ukrainien qui s'éternise et de sa dépendance envers le gaz russe.