Plusieurs pays touchésMystérieuses piqûres en boîte de nuit: le Luxembourg est vigilant
LUXEMBOURG – Plusieurs dizaines de clients de boîtes de nuit ou de festivals, en France, disent avoir ressenti une mystérieuse piqûre. Le Luxembourg n'est pas touché mais le secteur de la nuit surveille.
- par
- Nicolas Chauty

Des «nausées», des «vertiges» ou une vive douleur: en France depuis début avril, des dizaines de jeunes disent avoir reçu une mystérieuse piqûre en boîte de nuit ou dans des festivals. Les autorités françaises ont encore du mal à déterminer l'ampleur du phénomène, mais les victimes racontent s'être senties mal en rentrant de soirée, avant de constater une trace de piqûre sur le bras ou une fesse quelques jours plus tard. De quoi créer un climat de «psychose», avec une soixantaine de faits enregistrés, principalement dans l'ouest et le sud. Neuf cas ont également été signalés au Printemps de Bourges. La Suisse semble être touchée aussi.
«Heureusement, on n'en a pas fait l'expérience chez nous», glisse Megan Solin, gérante du Lenox Club à Luxembourg-Ville. Mais ce week-end encore, le secteur gardait forcément un œil inquiet sur le phénomène, d'autant que les établissements ont déjà beaucoup souffert avec la pandémie. «On le craint toujours mais on peut difficilement le prévoir», ajoute Mme Solin dont les équipes s'organisent: «Nos agents de sécurité, au moins cinq en moyenne, tournent en permanence dans la salle, observent les comportements». Un autre professionnel de la nuit, qui préfère rester anonyme, rappelle les fouilles organisées à l'entrée des établissements au Grand-Duché, «les poches des clients, les sacs… On fait attention au maximum».
«On essaye d'être très assistant»
Tous confirment que le Luxembourg n'a jamais été confronté à ce genre de problèmes majeurs. Pourtant c'est assez régulier en Europe. À l'automne dernier, au Royaume-Uni, une vague de témoignages d'étudiantes droguées à leur insu par des injections en boîtes avait également déferlé. «De toute façon, si on constate qu'une fille a un comportement étrange en sortant, on l'accompagne, on essaye d'être très assistant pour garantir la sécurité des clients, c'est le plus important», ajoute Megan Solin.
En France, les enquêteurs attendent le résultat d'analyses toxicologiques pour voir si une substance a été administrée et si c'est la même dans tous les cas recensés. Des traitements préventifs anti-VIH et anti-hépatique ont été appliqués aux victimes. Pour l'heure, on ne sait pas s'il s'agit de véritables seringues ou seulement de têtes d'épingle. En tout cas cette «psychose» n'avait pas encore atteint les fêtards au Luxembourg ce week-end, où certains n'avaient même pas entendu parler de cette histoire.