Foot/Violences: Naples saccagé par des ultras: «Ce n'est pas possible de voir encore ça en 2023»

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Foot/ViolencesNaples saccagé par des ultras: «Ce n'est pas possible de voir encore ça en 2023»

Trois supporters allemands et cinq napolitains ont été arrêtés après les heurts avec la police, survenus à Naples, en marge du huitième de finale de Ligue des champions mercredi soir contre l'Eintracht Francfort.

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Trois supporters allemands et cinq napolitains ont été arrêtés après les heurts avec la police, survenus à Naples, en marge du huitième de finale de Ligue des champions mercredi soir contre l'Eintracht Francfort, battu 3-0, ont indiqué jeudi les autorités. La préfecture de police de Naples a en outre infligé aux huit supporters une interdiction de stade de cinq à huit ans. Six policiers ont été blessés et l'identification des auteurs de violences est «toujours en cours à travers l'analyse des images» tournées par les forces de l'ordre ou postées sur les réseaux sociaux, a précisé un responsable de la préfecture de Naples, Alessandro Giuliano, cité par l'agence AGI.

De premiers affrontements ont eu lieu, dès mercredi après-midi, entre supporters et policiers sur la Piazza del Gesù Nuovo, en plein centre historique, donnant lieu à des scènes de guérilla urbaine. Des échauffourées se sont ensuite produites après le match près de l'hôtel où logeaient les supporters allemands sur le front de mer de Naples. Au moment où les supporters allemands ont quitté leur hôtel en bus, des tifosi du Napoli ont tenté de s'approcher en lançant des pierres et de gros pétards. La police a répliqué à cet assaut avec des lacrymogènes et des canons à eau.

«Ca ne peut pas continuer ainsi»

L'identité de 470 supporters allemands a été relevée par les forces de l'ordre avant leur départ. En outre, des dizaines de supporters de l'Atalanta Bergame étaient présents aux côtés des ultras allemands, avec lesquels ils sont jumelés. «Je regrette profondément ces incidents, parce qu'ils ne portent pas seulement préjudice au foot et à nous, mais ça met avant tout à mal ce pour quoi nous nous sommes battus, le droit des supporters», a regretté Philipp Reschke, membre de la direction de l'Eintracht, avant de prendre l'avion pour rentrer à Francfort.

«C'est clair que ça ne peut pas continuer ainsi», a-t-il ajouté, alors que dès mercredi soir, la ministre allemande de l'Intérieur Nancy Faeser avait fermement condamné les incidents. Ces violences se sont produites alors que les supporters du club allemand n'avaient pas eu l'autorisation d'acheter des billets pour cette rencontre, après un ping-pong entre les autorités italiennes et le club, sur fond de risques de troubles à l'ordre public.

Les services d'entretien de Naples sont intervenus dans la nuit pour retirer le mobilier urbain vandalisé et les restes de véhicules incendiés dans ce quartier très touristique.

«Mauvais pour la ville et pour le foot»

Le maire de Naples, Gaetano Manfredi, cité par l'agence italienne Ansa, a dénoncé mercredi des «dévastations folles et inacceptables». «Nous condamnons fermement ces actes inqualifiables (...) quels qu'en soient les auteurs», a-t-il ajouté, alors que les autorités, et en premier lieu le ministre de l'Intérieur Matteo Piantedosi, ont été critiqués pour la gestion de cette affaire. Juan Jesus, joueur de Naples, a déploré ces violences mercredi soir: «C'est mauvais pour la ville et mauvais pour le foot (...) Ce n'est pas possible de voir encore ça en 2023».

L'Eintracht et ses supporters sont depuis la saison dernière sous l'étroite surveillance de l'UEFA, à la suite de l'envahissement du terrain et l'usage d'engins pyrotechniques dans son Waldstadion, après la qualification pour la finale de la Ligue Europa contre West Ham en mai. En septembre, des incidents avaient déjà éclaté à Marseille (France) entre supporters de l'OM et de l'Eintracht, avec des fumigènes échangés entre tribunes et un supporter de Francfort grièvement blessé. Des supporters allemands avaient également fait des saluts nazis.

(AFP)

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