Tuerie du musée JuifNemmouche pourrait faire faux bond à son procès
Mehdi Nemmouche «est en train de perdre la vue» en prison, et exige un diagnostic et un traitement médical, faute de quoi il refusera de comparaître à son procès

«Il n'y aura pas de procès Nemmouche!», a affirmé un de ses avocats.
La tuerie du musée Juif à Bruxelles, qui avait fait 4 morts le 24 mai 2014, est considérée comme la première sur le sol européen commise par un membre présumé de l'État islamique. Un procès pourrait se tenir en 2018. Le Français Mehdi Nemmouche, principal suspect, qui revenait à l'époque de Syrie où il avait combattu dans les rangs des jihadistes, avait été arrêté six jours après la tuerie à Marseille, à sa descente d'un bus en provenance de Bruxelles.
Placé à l'isolement dans une prison belge, il «est en train de perdre la vue, (...) l'ouïe, il est traversé au niveau de sa boîte crânienne par des douleurs insupportables», a affirmé jeudi son avocat, Me Sébastien Courtoy, devant la presse au palais de Justice de Bruxelles. Nemmouche venait de comparaître devant la juridiction statuant sur sa détention «pour la première fois en plus de deux ans», car il souhaitait que la justice prenne conscience de son état physique, a-t-il expliqué.
Pas de scanner autorisé
«Il n'y aura pas de procès Nemmouche ! (...) Il n'est pas physiquement en état de se défendre, ni d'étudier son dossier», faute de pouvoir se concentrer, a insisté Me Courtoy, évoquant des symptômes comparables à ceux d'«une tumeur au cerveau». Au côté de son confrère, Me Henri Laquay, autre avocat de Nemmouche, il a mis en cause la responsabilité de l'administration pénitentiaire belge. Celle-ci refuserait, «pour des raisons inexplicables» de faire pratiquer le scanner et l'IRM recommandés depuis avril par un médecin désigné par la juge d'instruction.
Incapable, en l'état actuel, d'être jugé en Belgique pour la tuerie du musée Juif, Nemmouche ne pourrait pas non plus, d'après ses avocats, l'être en France, où il encourt aussi un procès. Il est soupçonné d'avoir été un des geôliers de quatre journalistes français ex-otages en Syrie. L'enquête sur la tuerie du musée Juif, où un couple de touristes israéliens, une bénévole française et un jeune employé avaient été abattus de sang-froid, est bouclée depuis le printemps dernier.
Mais le parquet fédéral attend encore de se faire communiquer le dossier de la juge d'instruction pour prendre ses réquisitions, a indiqué un de ses porte-parole. D'après Me Laquay, un procès ne devrait pas se tenir «avant septembre 2018». Selon le parquet fédéral il aura lieu «certainement» l'an prochain.
(L'essentiel/AFP)