Streaming/TéléNetflix proche des 210 millions d'abonnés, mais...
Le géant du streaming perd peu à peu son avance sur ses nombreux concurrents et semble avoir atteint la saturation de son marché aux États-Unis.

Le groupe a rappelé que l’engouement pour la vidéo à la demande pendant la pandémie empêchait de faire des comparaisons normales.
Netflix a réalisé presque le double de son bénéfice net de l’an dernier au deuxième trimestre, mais ce résultat, publié mardi, était en deçà des attentes d’un marché inquiet de voir le géant du streaming perdre peu à peu son avance sur ses nombreux concurrents. La plateforme a fini le trimestre avec plus de 209 millions d’abonnés payants, et engrangé 7,3 milliards de dollars (+19%) de chiffre d’affaires pour un bénéfice net de 1,35 milliard. Son titre perdait 1,5% à Wall Street dans les échanges électroniques après la clôture de la Bourse.
Le groupe s’est félicité d’être «en avance sur ses prévisions» en termes de croissance d’abonnés, et a rappelé que l’engouement pour la vidéo à la demande pendant la pandémie empêchait de faire des comparaisons normales. Mais cela ne change rien aux conclusions des analystes: «Netflix semble avoir atteint la saturation de son marché aux États-Unis», assène Eric Haggstrom de eMarketer. Il reconnaît que l’entreprise a été «capable de monter les prix et d’augmenter ses revenus malgré la compétition accrue de la part de services moins chers», mais constate que «Netflix a perdu des parts de marché significatives face à Disney».
Expérimentations futures
En 2020, Netflix a largement bénéficié des confinements liés à la crise sanitaire et de son statut de pionnier bien établi du streaming. Mais la concurrence est devenue féroce avec des anciens comme Amazon Prime Video, et surtout les récents Disney+, Apple TV+, HBO Max ou encore Peacock de NBCUniversal. Sans compter toutes les plateformes de divertissement qui accaparent l’attention des consommateurs, des jeux vidéo aux réseaux sociaux. Netflix a d’ailleurs entrepris de se diversifier, avec un magasin en ligne de produits dérivés et le recrutement ce mois-ci d’un responsable en charge des jeux vidéo.
«De nouvelles sources de revenus comme les produits dérivés et de potentielles expérimentations futures comme des sorties en salle, des podcasts et des jeux vidéo pourraient apporter de la croissance, mais le succès dans ces domaines est loin d’être assuré», a tempéré Eric Haggstrom.
Pari sur les jeux vidéo
Preuve que le jeu vidéo devient incontournable pour toute plateforme qui se respecte, Netflix se lance à son tour dans ce filon, comme un moyen de se diversifier face à un début de saturation de son marché. «Il s’agit de renforcer et d’améliorer notre service, et non pas de créer une source de profits à part», a précisé Reed Hastings, cofondateur de la société, lors d’une conférence aux analystes diffusée en ligne mardi après la publication des résultats trimestriels.
Les jeux, d’abord conçus pour les smartphones et tablettes, seront ajoutés sans coûts supplémentaires pour les clients existants. Ce sera «une nouvelle catégorie pour nous, comme notre expansion dans les films, l’animation et les shows télévisés», a détaillé Netflix, dans son communiqué.
(L'essentiel/afp)