Affaire BettencourtNicolas Sarkozy entendu par la justice
L'ancien président français va être entendu jeudi matin par la justice sur un éventuel financement illégal de sa campagne présidentielle de 2007.

L'argent de Liliane Bettencourt a-t-il servi à financer la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007? (photo: AFP)
Nicolas Sarkozy risque une mise en examen (inculpation) pour «abus de faiblesse» dans le cadre de l'affaire «Bettencourt» du nom de l'héritière du géant mondial de cosmétiques L'Oréal, âgée de 90 ans. Ce rendez-vous pourrait constituer le début d'une série d'ennuis judiciaires.
C'est la seconde fois depuis le début de la Ve République en 1958 qu'un ancien chef d’État français est convoqué par un juge, après Jacques Chirac, condamné l'an dernier dans deux affaires d'emplois fictifs de la mairie de Paris.
Jeune retraité à 57 ans de la vie politique après sa défaite en mai à l'élection présidentielle contre le socialiste François Hollande, Nicolas Sarkozy pourrait être inculpé à Bordeaux pour «abus de faiblesse» dans le cadre de l'affaire dite «Bettencourt» du nom de l'héritière du géant mondial de cosmétiques L'Oréal.
Pas de commentaire
Il pourrait également être placé sous le statut, beaucoup moins lourd, de «témoin assisté». Sollicité par l'AFP, l'entourage de M. Sarkozy n'a fait «aucun commentaire» sur cette convocation.
Les juges cherchent à déterminer si l'argent de Liliane Bettencourt, 90 ans, affaiblie psychologiquement depuis septembre 2006, a pu servir dans des proportions dépassant largement les seuils légaux autorisés, et sans que la première fortune de France ait donné un consentement éclairé, au financement de la campagne de M. Sarkozy en 2007.
Affaire des sondages
Outre l'affaire Bettencourt, la justice française a ouvert une enquête préliminaire sur des sondages commandés par l’Élysée de 2007 à 2012, pendant sa présidence, suite à une plainte déposée par l'association anticorruption Anticor.
Enfin, le financement de la campagne présidentielle de 2007 est à l'origine d'une autre controverse sur une éventuelle origine libyenne de fonds de campagne. Nicolas Sarkozy a parlé d'«infamie» et porté plainte pour «faux» et «publication de fausses nouvelles» contre le site Internet Mediapart qui a diffusé cette information. Aucune enquête judiciaire n'est en cours sur le fond de ce dossier.
À l'instar d'autres ex-dirigeants comme le Britannique Tony Blair ou l'Américain Bill Clinton, Nicolas Sarkozy s'est lancé dans un cycle de conférences privées, des prestations réputées pour leurs rémunérations avantageuses. Il était ainsi mercredi à Londres pour s'exprimer devant des chefs d'entreprise. Cette affaire judiciaire intervient en plein psychodrame à l'UMP, la formation politique de M. Sarkozy, où le bras de fer entre le secrétaire général Jean-François Copé et l'ancien Premier ministre François Fillon pour la présidence de l'UMP menace le parti d'implosion.
(L'essentiel Online/AFP/ATS)