«Metropolitan»«Nous construisons le récit ensemble»
«Metropolitan» est une exploration épatante de la pathologie mentale dite «borderline». Un triptyque incroyable signé par deux frères.

Ils sont débutants dans le métier et ils ont signé un triptyque étonnant: «Metropolitan». Un polar urbain qui est aussi une exploration de la pathologie mentale dite «borderline». L'histoire de trois personnages (Vincent, Alexeï et Marc) dont les vies se croisent. «C'est Julien qui trouve les idées, mais nous construisons le récit ensemble. Cela nous permet de mélanger fond et forme», explique Laurent Bonneau.
Cadet des deux, il est le dessinateur. Celui qui a toujours voulu faire de la bande dessinée, et qui a fini par entraîner son frère dans l'aventure. «Je suis infirmier et j'ai suivi des cours de psychiatrie. La pathologie borderline m'a toujours intrigué car elle n'est pas très bien définie. C'est une maladie entre la psychose et la névrose», explique Julien, le scénariste du duo.
Originaires de Bordeaux, les deux frères Bonneau ont situé l'action de leur thriller à Paris. «C'est un personnage à part entière de notre histoire. Le métro parisien est un lieu incroyable. Tant de lignes, tant de gens, tant d'histoires», note Laurent. «Le choix de ce décor n'est pas innocent. J'en ai une vision subjective formée du vécu de personnes qui m'ont fait part du stress qui en émane et de cette obligation de vivre à 200% en permanence», renchérit Julien.
Même si les pathologies mentales n'ont rien à voir avec un décor en particulier, celui de Paris irradie le scénario, écrit au scalpel, de ses couleurs sombres. Un monde froid, urbain, égoïste, violent. Et même si les personnages résistent comme ils peuvent, ils foncent vers la folie et la déchéance qui les attendent, implacablement, au terminus.
«Nous sommes tous porteurs de toutes les pathologies. Finalement, c'est l'équilibre qui s'opère entre elles qui fait que l'on n'y cède pas», explique encore Julien. Ce dernier, conquis par cette «belle aventure humaine», n'hésite pas à dire qu'elle lui a permis de «redécouvrir son frère». Débarqués en force, les frères Bonneau nous ont pris par surprise. Et quelle excellente surprise!
Denis Berche