Dexia – Nouvelle charge contre l'ancienne direction

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DexiaNouvelle charge contre l'ancienne direction

Les dirigeants du groupe, Jean-Luc Dehaene et Pierre Mariani, ont à nouveau accusé lundi l'ancienne direction d'avoir suivi une politique «mégalomane» et de leur avoir légué un groupe «balkanisé».

Les dirigeants sont arrivés au moment du premier sauvetage de Dexia en 2008.

Les dirigeants sont arrivés au moment du premier sauvetage de Dexia en 2008.

AFP

Jean-Luc Dehaene et Pierre Mariani, respectivement président du conseil d'administration et administrateur délégué, arrivés à la tête de Dexia en octobre 2008 au moment où la banque avait été sauvée de la faillite grâce à l'intervention des États français et belge, ont été entendus lundi après-midi, pendant plusieurs heures, par une commission spéciale du Parlement belge instituée après le démantèlement du groupe le mois dernier. «Nous avons tenté de rectifier une situation très difficile, nous avons peut-être fait des erreurs, mais nous ne pouvons pas être tenus pour responsables de la catastrophe elle-même», a estimé M. Dehaene.

Pour l'ancien Premier ministre belge, Dexia était en 2008 principalement confronté à un «manque de liquidités, résultant d'une ambition mégalomane» sous la houlette des anciens patrons - dont les noms n'ont pas été cités au cours de l'audition -, le Belge Axel Miller et le Français Pierre Richard. Pierre Mariani a lui aussi rappelé que l'ancienne direction s'était donnée comme priorité de faire de Dexia le «leader mondial du financement local», alors que la banque devait financer des prêts à long terme par des emprunts «à très court terme». «Au Japon, les achats de dettes se faisaient en passant un coup de fil à un trader... On ne connaissait pas nos clients», a-t-il aussi souligné, provoquant des murmures d'indignation des députés.

Ces problèmes «sont bien connus», mais la «faiblesse du groupe» sous l'ancienne direction «l'est beaucoup moins», a expliqué M. Mariani, relevant l'«absence d'autorité» de Dexia Holding sur ses entités opérationnelles ou le manque d'outils de prévisions centralisés. «Nous étions en pleine tempête au Cap Horn et le thermomètre nous montrait du beau temps aux îles Marquises», a-t-il résumé avec ironie. Jean-Luc Dehaene a quant à lui évoqué un groupe «balkanisé», relevant notamment que «14 salles de marchés faisaient du trading» sur les fonds propres de la banque. Pierre Richard et Axel Miller devraient être invités à s'exprimer devant la commission parlementaire dans les prochaines semaines.

(L'essentiel Online/AFP)

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