239 disparusNouvelle fausse piste dans la disparition du vol
Un satellite chinois croyait avoir repéré en mer des objets flottants susceptibles d'appartenir au Boeing 777, disparu il y a cinq jours, après son décollage de Kuala Lumpur.

Un satellite chinois a repéré en mer des objets flottants, peut-être les débris du Boeing 777 disparu il y a cinq jours après son décollage de Kuala Lumpur, un nouvel indice dans l'une des catastrophes les plus mystérieuses de l'aviation moderne. Le Vietnam a cependant indiqué que ses avions, deux AN-26, dépêchés jeudi matin, n'avaient pas repéré de débris dans la zone concernée, en mer de Chine méridionale, entre la Malaisie et le Vietnam. Les avions «sont revenus, sans avoir rien trouvé pour l'heure», a indiqué Dinh Viet Thang, vice-directeur de l'Aviation civile vietnamienne. Constat identique de la Malaisie. «Zéro observation», a écrit dans un SMS, à l'AFP, le chef des opérations aériennes côté malaisien, Affendi Buang.
Fausses pistes, informations contradictoires et rumeurs les plus folles ont émaillé les recherche du Boeing de Malaysia Airlines, qui a perdu le contact avec le contrôle aérien, samedi matin. «Chaque jour semble durer une éternité», a déclaré à la chaîne de télévision CNN Danica Weeks, dont le mari, Paul, était une des 239 personnes à bord du vol MH370. Par peur de les perdre, son mari avait laissé dans sa maison de Perth (Australie) son alliance et sa montre, avant un voyage d'affaires qui devait le mener en Mongolie. «Je prie pour que je puisse les lui rendre. C'est la seule chose qui me soutient. Parce qu'il n'y a rien d'autre et que nous n'avons aucune information».
Une zone avec de nombreux débris
Le Premier ministre chinois a promis jeudi matin que son pays, dont 153 ressortissants étaient à bord de l'avion disparu, poursuivra les recherches «aussi longtemps qu'il restera une lueur d'espoir». La veille au soir, la Chine avait annoncé qu'un de ses satellites avait détecté trois larges objets flottants dans une zone maritime où le Boeing 777 a perdu le contact. Interrogé sur la nature de ces débris, un responsable du Centre chinois de gestion de données et d'applications satellite (CRESDA) a indiqué jeudi matin: «Nous n'avons pas encore tiré de conclusion».
On ignore pourquoi l'existence de ces images satellite, prises dimanche, n'a été révélée que plusieurs jours plus tard. Les objets flottants repérés mesurent 13 mètres par 18 mètres, 14 par 19 mètres, et 22 par 24 mètres, et étaient dispersés sur un rayon de 20 kilomètres. La zone surveillée est parcourue de grandes routes maritimes et semée de nombreux débris, ce qui complique la tache des opérations de recherche. De larges traces de carburant découvertes le jour du drame par des avions vietnamiens se sont par exemple révélées être une fausse piste.
«On peut donc calculer où se trouve l'épave»
La zone étudiée couvre désormais près de 27 000 milles nautiques (quelque 90 000 km², soit quasiment la surface du Portugal). Les tentatives d'explications sur la disparition soudaine de l'appareil abondent: explosion à bord, graves problèmes techniques, détournement, frappe d'un missile, voire suicide du pilote. Les objets repérés par le satellite chinois se trouvent à quelque 200 km à l'est du dernier contact entre l'avion et le contrôle aérien. «Il serait logique que des débris aient été retrouvés à cet endroit», note Gerry Soejatman, analyste sur le transport aérien, basé à Jakarta.
«Il est tout à fait possible que ce soit ça. L'image satellite montre les débris à l'endroit où ils pourraient avoir dérivé» quelques heures après la catastrophe et «on peut donc calculer où se trouve» l'épave, a-t-il ajouté. Les débris se trouvent à la limite de la zone de recherche qui avait été délimitée au départ. La Malaisie et le Vietnam ont indiqué vérifier ces informations et les opérations devraient se concentrer sur cette zone, à l'est de la péninsule malaisienne, alors que les recherches avaient été étendues vers l'ouest, les jours précédents.
(L'essentiel/AFP)