Maltraitance au Luxembourg: «On a retrouvé ce chien dans une maison, seul, abandonné et affamé»

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Maltraitance au Luxembourg«On a retrouvé ce chien dans une maison, seul, abandonné et affamé»

LUXEMBOURG – L'Asile national pour animaux à Gasperich accueille régulièrement des chiens ou chats maltraités.

par
Nicolas Martin
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L'Asile national qui accueille des chiens et des chats a reçu en 2022, 16 animaux confisqués contre 13 en 2021. Il raconte l'histoire de ce chien retrouvé dans une maison du sud du pays, seul, abandonné et affamé.

L'Asile national qui accueille des chiens et des chats a reçu en 2022, 16 animaux confisqués contre 13 en 2021. Il raconte l'histoire de ce chien retrouvé dans une maison du sud du pays, seul, abandonné et affamé.

L'Asile national
Ou l'arrivée d'un autre couvert de plaies, auquel les propriétaires ne donnaient jamais à manger.

Ou l'arrivée d'un autre couvert de plaies, auquel les propriétaires ne donnaient jamais à manger.

L'Asile national

L'Asile national

«Il y a beaucoup de maltraitance au Grand-Duché. Et cela s'aggrave. Tous les jours nous recevons des plaintes, lance Liliane Ferron, vice-présidente de l'Asile national pour animaux à Gasperich. Parfois c'est de la négligence, avec des gens qui n'ont pas assez réfléchi leur choix d'adopter un animal, les contraintes, les frais».

Mercredi, elle a découvert avec douleur, les chiffres publiés par le ministère de l'Agriculture en réponse au député Jeff Engelen, sur les infractions à la loi sur la protection des animaux et le bien-être animal, entrée en vigueur en 2018. Depuis lors, 272 violations ont été signalées, réparties entre animaux d'élevages (65%) et domestiques (35%). Dans les cas les plus graves, 62 dossiers ont été transmis au parquet, dont 49 pour des animaux domestiques. Vingt-huit affaires concernaient la cruauté sur les animaux, 29 un défaut de nourriture, de soins ou de logement adéquat, et cinq la détention d'animaux non autorisés.

Des chats «tirés à la carabine à plomb»

L'Asile national, qui accueille des chiens et des chats, a reçu, en 2022, seize animaux confisqués contre 13 en 2021. Liliane Ferron raconte, photos à l'appui: «On a retrouvé ce chien dans une maison du sud du pays, seul, abandonné et affamé». Elle évoque ensuite l'arrivée d'un autre, couvert de plaies, «auquel les propriétaires ne donnaient jamais à manger». «On a déjà recueilli des labradors dont un, presque mort, a dû être placé en Belgique dans une clinique. L'autre a été soigné par notre vétérinaire pendant plus d'une année jusqu'à ce qu'il reprenne des forces». La vice-présidente parle aussi de chats «tirés à la carabine à plomb par un voisin parce qu'ils ont fait pipi dans son jardin».

«En cas de saisie, l'animal est placé dans un refuge. Cela peut durer un mois, deux mois mais parfois même deux ans, jusqu'au jugement. C'est un vrai problème. Cela ne va pas assez vite. Et il arrive qu'ensuite, selon la décision, il reparte chez son ancien propriétaire». Les frais liés à cette période sont pris en charge. «Mais c'est la collectivité qui paie, nos impôts», regrette Liliane Ferron.

«Il arrive qu'il faille appeler la police»

Sur les 62 dossiers depuis 2018, 34 ont été classés sans suite. Vingt-et-une affaires ont donné lieu à deux acquittements, quatre peines de prison assorties d’amendes et quinze peines d’amendes, indique le ministère de l'Agriculture. Des confiscations de quinze chiens, dix araignées, un chat et un cerf, des serpents et des scorpions, ainsi que onze interdictions de détenir des animaux ont été prononcées. Sept dossiers sont en cours d’instruction.

«Après un signalement, on envoie notre inspecteur sur place. Il arrive qu'il faille appeler la police, le parquet, l'inspection vétérinaire», poursuit Liliane Ferron, qui ajoute: «Il y a des maltraitances qu'on ne remarque pas tout de suite, mais on voit au comportement du chien ce qu'il a subi. Il a peur de tout. C'est rare, mais il peut arriver qu'ils deviennent agressifs. Il faut beaucoup de temps pour leur redonner confiance».

L'Asile reçoit aussi de nombreux American Staffordshire, dont les propriétaires n'avaient pas les autorisations nécessaires. Comme la plupart des refuges du pays, il affiche complet. «Nous avons une liste d'attente jusqu'au mois de mai notamment à cause de la vague d'abandons qui a suivi la pandémie».

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