Habitués du Glacis«On s'ennuie à mourir pendant la foire»
LUXEMBOURG - L'arrivée de la fête foraine en ville n'arrange pas tout le monde. Salariés et commerçants possèdent un avis bien tranché sur la question.

Autour du site du Glacis, de nombreux commerces, cafés et restaurants ont baissé le rideau le temps de la Schueberfouer. Du 23 août au 11 septembre prochains, les irréductibles qui resteront ouverts s'attendent à une baisse de leur activité face à la concurrence des 75 stands de restauration installés pour l'occasion. «Pendant la foire, on s'ennuie à mourir, lâche Eli, l'une des vendeuses de la boulangerie à l'angle de l'Allée Scheffer et de l'Avenue Pasteur. On le ressent beaucoup sur nos ventes, c'est environ 30% de chiffre en moins».
La boulangerie en profite ainsi pour proposer à la majorité de ses employés de prendre congé. À quelques mètres à peine, Valérie ne sait pas encore à quoi s'attendre pour le chiffre d'affaires de son bureau de tabac pour les trois prochaines semaines. Installée depuis seulement trois mois, et contrairement à ses prédécesseurs partis à la retraite, elle essaiera d'allonger les horaires d'ouverture de son commerce le temps de la fête foraine. Elle fermera ses portes exceptionnellement après 18h le samedi du premier week-end d'ouverture. «Je vais tenter le coup, je le sens bien, il n'y a pas de raison», affirme-t-elle.
«On s'y rend deux à trois fois par semaine»
Du côté des salariés qui travaillent autour du site, l'avis est également partagé. Christophe et José, employés de banque, ne mâchent pas leurs mots contre l'installation de la foire. «C'est la grosse merde!», assure Christophe. C'est surtout la galère pour se garer, on est obligé de trouver une place "à perpèt"». «Et le parking du Théâtre est trop cher», ajoute José, qui trouve exagéré de payer 10 euros sa place de stationnement pour la journée. Le soir, avant de retrouver l'autoroute, ils mettent quotidiennement plus de quinze minutes, contre deux habituellement.
Martine et Anrifina viennent en bus tous les jours et voient plutôt d'un œil positif l'arrivée de la Schueberfouer. Sa présence à proximité de leur lieu de travail demeure l'occasion pour elles de profiter de la restauration ambulante. «On s'y rend 2 à 3 fois par semaine», calculent les deux jeunes Françaises. Pour consommer des spécialités luxembourgeoises? «Je les trouve trop grasses», confesse Martine, alors que sa collègue avoue qu'elle «aime bien quand même les galettes de pommes de terre». Les fameuses «Gromperekichelcher». Dans tous les cas, elles auront plus de deux semaines pour se mettre d'accord sur le menu.
(L'essentiel Online)