Hongrie vs États-UnisOrban se moque des accusations de corruption
Le Premier ministre hongrois a ironisé vendredi la dénonciation de Washington contre six hauts fonctionnaires de son administration. «Ce n'est qu'un chiffon de papier», a-t-il commenté.

Dimanche, quelque 10 000 personnes avaient manifesté à Budapest pour demander la démission de la directrice du fisc hongrois, Ildiko Vida, soupçonnée de corruption.
Le Premier ministre hongrois, Viktor Orban, a jugé sans fondement les accusations de corruption portées par Washington contre six hauts fonctionnaires de son administration. Le gouvernement hongrois a publié jeudi soir un document de deux pages présenté comme la justification américaine de l'interdiction de séjour prononcée mi-octobre à l'encontre de ces responsables en raison de soupçons de corruption. «Ce n'est qu'un chiffon de papier», a estimé vendredi le dirigeant conservateur, dénonçant à la radio publique «un recueil d'accusations éparses ressassées par les partis d'opposition depuis quatre ans».
«Si ce n'était pas écrit en anglais, je croirais que ça a été rédigé par l'opposition», a-t-il lancé, dans un contexte de critiques croissantes des États-Unis envers leur allié européen et au sein de l'Otan. Le document, au sujet duquel les États-Unis n'ont fait aucun commentaire, fait notamment état de soupçons de fraude fiscale et de doutes quant à la façon dont s'est opérée en 2013 la diminution drastique du nombre de points de vente de tabac, au profit selon l'opposition de proches du pouvoir.
Manifestation contre la directrice du fisc
Selon ce texte, le gouvernement hongrois n'a pas apporté de réponses satisfaisantes aux interrogations formulées à plusieurs reprises par Washington. Les États-Unis n'ont pas divulgué la liste des personnes interdites d'entrée dans le pays mais la semaine dernière, la directrice du fisc hongrois, Ildiko Vida, a confirmé figurer, avec «plusieurs» cadres de son administration, au nombre des personnes visées.
Dimanche, quelque 10 000 personnes avaient manifesté à Budapest pour demander la démission de Mme Vida, qui de son côté a formellement récusé les accusations de corruption. Washington multiplie depuis l'été ses critiques quant à l'évolution de la Hongrie sous la férule de Viktor Orban, jugeant notamment que la société civile y est menacée.
(L'essentiel/AFP)