Ossétie du Sud: les Occidentaux font bloc face à la reconnaissance russe
La décision de reconnaître les régions séparatistes géorgiennes s'est heurtée à un front commun des pays occidentaux qui ont dénoncé une "violation" du droit international.

La chancelière allemande, Angela Merkel, a été la plus ferme face à la décision russe, qualifiant cette dernière d'«inacceptable». (afp)
Les dirigeants des deux territoires séparatistes, qui avaient demandé à Moscou, leur allié, de reconnaître leur indépendance, ont jugé "historique" la décision du Kremlin.
"C'est un jour historique pour notre peuple", a déclaré le président abkhaze Sergueï Bagapch, en remerciant les autorités russes. "C'est un grand jour pour notre peuple. La Russie nous a sauvés d'un génocide", lui a fait écho le président ossète Edouard Kokoïty.
Décision «regrettable» pour la France
Sans surprise, le ton était à l'opposé en Géorgie, où le secrétaire du Conseil national de sécurité Alexandre Lomaïa a immédiatement dénoncé un acte sans "aucune valeur légale" et qui aura selon lui de "lourdes conséquences politiques" pour la Russie. Plusieurs dirigeants occidentaux ont eu des réactions similaires, malgré l'appel du président russe, qui a demandé aux "autres États" de "suivre son exemple".
La présidence française de l'Union européenne (UE) a fait savoir qu'elle consultait ses partenaires pour adopter une condamnation commune de cette décision, jugée "regrettable" par un porte-parole du ministère des Affaires étrangères. "Nous rappelons notre attachement à l'intégrité territoriale de la Géorgie", a souligné ce porte-parole.
Reconnaissance illégale pour plusieurs États
La secrétaire d'État américaine Condoleezza Rice a également évoqué un acte "regrettable". Plus ferme, la chancelière allemande Angela Merkel a qualifié la décision russe d'"inacceptable" car elle "contredit le principe d'intégrité territoriale, un principe de base du droit international des peuples", tandis que le gouvernement britannique l'a rejetée "catégoriquement".
Plusieurs pays ont jugé que la reconnaissance des indépendances était illégale et se sont inquiétés de ses effets sur la stabilité régionale. Réaffirmant la "souveraineté et l'intégrité territoriale de la Géorgie", Londres a ainsi affirmé qu'elle était "contraire aux obligations que la Russie a prises à plusieurs reprises lors des résolutions du Conseil de sécurité et cela ne fait rien pour améliorer les perspectives de paix dans le Caucase".
«Violation des principes de l'OSCE»
De la même manière, évoquant une "balkanisation sur une base ethnique du Caucause", le chef de la diplomatie italienne Franco Frattini a jugé que la décision "unilatérale" de Moscou ne s'appuyait "pas sur un cadre juridique international" et constituait "un sérieux danger pour nous tous". "Cette décision signifie une violation claire et délibérée contre le droit international et les principes fondamentaux pour la stabilité en Europe", a renchéri son homologue suédois Carl Bildt.
Même condamnation de la part de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe qui, par la voix de sa présidence finlandaise, a estimé qu'il s'agissait d'une "violation des principes de l'OSCE", qui doit envoyer 20 observateurs militaires en Géorgie en plus des huit déjà présents avant la crise actuelle.
Jmh/lessentiel.lu avec AFP