Référendum«Oui» massif des Irlandais au droit à l'avortement
Les Irlandais ont approuvé à une majorité écrasante la libéralisation de l'avortement lors d'un référendum historique, selon des résultats définitifs annoncés samedi.

Ce vote est très important pour ce pays à forte tradition catholique.
Les électeurs se sont prononcés à 66,4% pour l'abrogation de l'interdiction constitutionnelle de l'avortement. La participation a atteint 64,1%. Sur 2,15 millions de bulletins de vote exprimés, quelque 1,43 million se sont exprimés en faveur du changement de législation. C'est «une révolution tranquille», a réagi le Premier ministre irlandais, Leo Varadkar, selon qui les Irlandais étaient prêts à ce changement depuis déjà des années. «Le peuple a dit que nous voulions une Constitution moderne pour un pays moderne, que nous faisons confiance aux femmes et que nous les respectons pour prendre les bonnes décisions concernant leur propre santé», a-t-il ajouté.
Ce vote est un nouveau séisme culturel dans cette petite république de 4,7 millions d'habitants, trois ans après la légalisation, par référendum également, du mariage homosexuel. Dans la capitale irlandaise, la cour du château de Dublin a été envahie par des centaines de personnes qui ont accueilli les résultats avec des cris de joie et des larmes d'émotion. «C'est un jour historique pour l'Irlande et les femmes de ce pays. Nous avons été ostracisées et discriminées pendant des années par l'Eglise catholique, nos gouvernements, les hommes», s'est exclamée Caoimhe Sloane, une institutrice de 27 ans. Elle dit ne pas pouvoir être «plus fière» de son pays.
12 à 24 semaines
Ruth Bowie, une infirmière de 40 ans, est «totalement bouleversée». Cette militante de longue date avait dû se rendre à l'étranger, il y a neuf ans, pour recevoir des soins quand on lui a dit que son bébé ne survivrait pas en dehors de l'utérus. «J'ai raconté mon histoire, encore et encore, juste dans l'espoir que ce jour arrive un jour et il est finalement arrivé», a-t-elle dit. Le gouvernement veut autoriser l'avortement pendant les 12 premières semaines de grossesse, et jusqu'à 24 semaines pour raisons de santé. Leo Varadkar a annoncé que la nouvelle législation serait promulguée «avant la fin de cette année»
Son ministre de la Santé, Simon Harris, a précisé que l'exécutif se réunirait mardi pour discuter du projet de loi avec l'objectif de le présenter «à l'automne» au Parlement, où il devrait être adopté sans difficulté, les chefs des deux principaux partis d'opposition, Fianna Fail et Sinn Féin, soutenant la réforme.
(L'essentiel/afp)