Pakistan : la police disperse violemment une nouvelle manifestation d'avocats
La police a dispersé une nouvelle fois lundi à coups de bâtons et de grenades lacrymogènes une manifestation d'avocats. Ces derniers soutenaient l'ancien président de la cour suprême, assigné à résidence.
Les avocats sont à la pointe de la contestation du régime du président Pervez Musharraf depuis neuf mois et sont quasiment les seuls, avec les magistrats et les journalistes, à manifester quasi-quotidiennement depuis l'instauration, le 3 novembre, de l'état d'urgence qui a été levé samedi.
Quelque 200 d'entre eux tentaient lundi soir de se rendre à la résidence de Iftikhar Muhammad Chaudhry, l'ex-président de la Cour suprême, dont une première tentative d'éviction par M. Musharraf en mars avait initié le mouvement de contestation et qui a fini par être démis de ses fonctions à la faveur de l'état d'urgence.
M. Chaudhry se trouve, depuis, assigné dans sa résidence de fonction à Islamabad, qu'il refuse par ailleurs de quitter, estimant qu'il est toujours en fonction.
Il était difficile de savoir qui a entamé les hostilités, les manifestants ayant lancé des pierres et divers objets sur les policiers, qui ont violemment frappé les manifestants à coups de bâtons. "Quatorze policiers ont été blessés", a assuré Kaleem Imam, un responsable de la police d'Islamabad, précisant qu'ils souffraient d'ecchymoses principalement provoquées par des jets de pierres. Un journaliste pakistanais, blessé, a été transporté à l'hôpital.
Selon M. Imam, les heurts ont commencé quand la police a voulu stopper les manifestants qui approchaient d'une zone placée sous haute sécurité. "Ils ont commencé à jeter des pierres et tenter de passer en force, nous avons répondu avec des gaz lacrymogène et avons chargé à coups de bâtons", a ajouté l'officier de police. Les échauffourées ont duré environ une heure avant que les manifestants ne se dispersent.