Grèce – Papademos est le nouveau Premier ministre

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GrècePapademos est le nouveau Premier ministre

L'ex-vice président de la Banque Centrale Européenne a été chargé jeudi par le président de la République de former un gouvernement de coalition, succédant à celui de Papandréou.

Lucas Papademos, 64 ans, a été nommé jeudi Premier ministre de coalition en Grèce.

Lucas Papademos, 64 ans, a été nommé jeudi Premier ministre de coalition en Grèce.

AFP

L'annonce par la présidence de la République est intervenue au bout de plus de quatre heures de réunion entre les chefs de trois partis (droite, socialiste et extrême droite) jeudi et d'un premier rendez-vous manqué mardi soir après les adieux officiels du premier ministre socialiste sortant Georges Papandréou. «Il a été convenu que la mission du gouvernement est la mise en oeuvre des décisions du sommet de la zone euro du 26 octobre et de la politique économique liée à ces décisions», a indiqué la présidence dans son communiqué annonçant que «le mandat de former un gouvernement» avait été confié à M. Papademos.

Aucune information n'a été donnée sur la date des élections anticipées demandées par la droite pour participer à ce gouvernement de coalition. «Je suis convaincu que la participation de la Grèce à la zone euro est une garantie de stabilité monétaire, un facteur de prospérité économique, et que, malgré les difficultés, elle va aider au redressement de l'économie nationale», a dit M. Papademos dans sa première déclaration aux médias, après avoir estimé que la Grèce était à un «carrefour crucial» face à d'énormes problèmes.

Quatre jours de tractations

Le choix de M. Papademos, 64 ans, qui a également été gouverneur de la Banque centrale de Grèce, intervient après quatre jours d'intenses tractations entre les partis, suivies avec inquiétude par l'UE et le FMI, les créanciers du pays, qui demandaient une solution politique «claire» pour le pays au bord de la faillite. L'archévêque orthodoxe d'Athènes, Mgr Ieronymos, chef de l'Eglise de Grèce, a annulé un voyage et était prêt à répondre à une convocation pour être présent lors d'une éventuelle prestation de serment à la présidence, avait indiqué l'agence de presse grecque Ana, semi-officielle.

Selon la télévision publique, la prestation de serment doit avoir lieu vendredi en mi-journée. Mercredi soir, point d'orgue d'un psychodrame médiatico-politique qui agite la Grèce depuis l'annonce avortée d'un référendum par M. Papandréou, le dirigeant d'extrême droite Georges Karatzaferis avait quitté la résidence présidentielle très rapidement, en dénonçant le choix initial des chefs des deux principaux partis qui s'était alors porté sur le président du Parlement grec, Philippos Petsalnikos. Dans la soirée, on apprenait par ailleurs que plusieurs députés socialistes ou conservateurs s'étaient aussi vivement élevés contre ce choix, un compagnon de route historique de Georges Papandréou, lequel quitte ses fonctions avec une très mauvaise image dans l'opinion grecque.

Indignation des journaux

Depuis dimanche, après le ralliement de la droite à l'idée d'un gouvernement de coalition pour tenter d'éviter une faillite au pays, les partis ont eu beaucoup de mal à se mettre d'accord sur le choix du candidat idéal pour le diriger. Les tractations se sont déroulées dans une atmosphère électrique, retransmises en direct par les chaînes de télévision et suivies avec inquiétude par les créanciers du pays. Jeudi à Pékin, la directrice générale du FMI Christine Lagarde a une nouvelle fois demandé une «clarification politique» en Grèce ainsi qu'en Italie, alors que les bourses dans le monde sont déstabilisées après l'annonce du départ des chefs de gouvernement des deux pays européens au coeur de la crise de la dette publique.

La majorité des quotidiens grecs de jeudi exprimaient leur «indignation» pour le retard pris. «Le pays est en train de couler et les partis ne s'occupent que de leur propre intérêt, leurs ambitions personnelles et les rivalités traditionnelles», regrette l'édition anglaise de Kathimérini. L'hebdomadaire satirique To Pontiki montre en une la photo de la chancelière allemande Angela Merkel, qu'il désigne comme le prochain Premier ministre grec en raison du rôle déterminant de son pays dans le plan de sauvetage du pays. Pendant ce temps à Bruxelles, la Commission a officialisé les sombres pronostics pour l'économie du pays, qui restera en récession en 2012, avec un recul du PIB de 2,8% prévu sur l'année, ce qui mécaniquement aggrave aussi les prévisions du ratio de déficit public par rapport au PIB.

(L'essentiel Online/AFP)

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