Eric Busch«Pas assez d'ingénieurs sur le marché du travail»
LUXEMBOURG - Fondateur de la plateforme «Nexten.io», Eric Busch fait le point sur les métiers liés à l'informatique où la demande est supérieure à l'offre.

Eric Busch est l'invité de «L'essentiel Radio» tout au long de cette semaine.
Tout au long de cette semaine, au travers de quatre épisodes, Eric Busch nous a présenté sa plateforme nexten.io. «On a créé cette plateforme en développant un algorithme qui était à la fois équitable et transparent», a-t-il indiqué au micro de L’essentiel Radio. «À la fois pour les entreprises et à la fois pour les candidats. On met directement en relation les deux parties sans passer par un intermédiaire comme une agence de recrutement ou un chasseur de tête. C’est un plus pour les candidats qui peuvent choisir avec quelles entreprises ils veulent rentrer en contact ou pas, sans avoir un intermédiaire qui occulte souvent l’information du client final».
Qu’est-ce que le Digital Tech Fund, ici au Luxembourg? «C’est un fonds d’investissement de capital risque qui est géré par Expon Capital», nous a expliqué Eric Busch. «Les actionnaires sont différentes organisations et institutions au Grand-Duché, comme l’État, la BIL, SES-Astra, ou encore Proximus. C’est un fonds qui peut aider des entreprises comme la nôtre dans le capital d’amorçage pour démarrer l’activité. Pour moi, c’est la première fois que je faisais appel à des investisseurs, car nexten.io est une start-up qui nécessite d’abord de l’investissement pour pouvoir développer le produit, la marque et la notoriété et puis, après, gagner de l’argent. C’est la première fois que j’ai fait appel à un fonds d’investissement».
Pourquoi est-ce difficile de recruter au Grand-Duché? «Le problème n’est pas seulement luxembourgeois, c’est un problème qui est aujourd’hui global», indique Eric Busch. «C'est juste une question de demande et d’offre. Il n’y a pas assez d’ingénieurs qui sont formés aujourd’hui sur le marché du travail».
Un mot pour me définir?
Je vais dire «remuant» pour ne pas dire «perturbant».
Quand je ne travaille pas?
J’essaie de passer le plus de temps avec mon fils qui a 12 ans maintenant et qui aime bien aussi passer beaucoup de temps avec ses amis, donc je fais beaucoup de kilomètres en vélo. Je passe beaucoup de temps avec mes amis. J’aime beaucoup lire et je regarde très peu la TV. Le cinéma, oui, si c’est possible d’y aller.
Réécoutez la séquence du vendredi 28 mai 2021
Depuis 2018, Eric Busch est le CEO et le fondateur de nexten.io, «une plateforme de recrutement pour les profils «Tech»». «Au Luxembourg, nous sommes attractifs, car il y a une forte dynamique économique», a-t-il souligné sur nos ondes ce jeudi. «Il y a une vraie qualité de vie et les gens qui viennent s’y installer s’y sentent bien. Après, nexten.io a été créé pour se développer à l’international. Le Luxembourg est un marché-test où on a développé le produit, mais notre ambition, c’est d’être présents dans tous les pays en Europe, voire aux États-Unis».
Depuis la crise sanitaire liée au Covid-19, le télétravail a dû cohabiter avec le travail en présentiel dans les entreprises. «Dans notre métier, au niveau de l’informatique, le télétravail était déjà possible, la pandémie a juste accéléré les organisations à s’adapter au télétravail, précise Eric Busch. Hors pandémie, le télétravail va vraiment devenir un mode de travail alternatif». Au Grand-Duché, peut-on parler d’une guerre des talents? «Oui, absolument», a confirmé le CEO de nexten.io. «Mais au niveau de l’informatique, la guerre des talents est présente dans tous les pays et sur tous les continents. Dans le monde entier, on manque d’ingénieurs en informatique, on parle du chiffre de 1,2 million. Nexten.io est là pour un peu réguler cette offre et cette demande».
«Aujourd’hui, il y a 85% d’hommes dans le métier», indique encore Eric Busch. «Dans les pays d'Europe de l’Est, il y a plus de femmes. Ce n’est pas que les hommes sont plus doués que les femmes. Cela se joue simplement au niveau de l’orientation. Ici, il faut faire un travail de sensibilisation pour aider les femmes à choisir ces métiers et ces études-là. À l’avenir, on a éventuellement l’idée de mettre en place des plateformes qui permettront à Nexten.io d’évoluer vers d’autres métiers. Actuellement, on recense 143 entreprises qui recrutent sur Nexten.io au Luxembourg. Ce qui est déjà considérable et ce qui fait de nous la plateforme n°1 au niveau du recrutement en IT au Grand-Duché».
Eric Busch en quelques questions
Le luxe suprême?
C’est la liberté de choisir. C’est pouvoir ne pas dépendre de quelqu’un. Avoir du temps aussi pour mes proches et pour voyager. Je suis d’ailleurs parti quelques jours en Italie, ces derniers temps, et il faisait super beau.
Réécoutez la séquence du jeudi 27 mai 2021
Face au micro de Jean-Luc Bertrand, Eric Busch, le CEO de nexten.io, se dévoile tout au long de cette semaine sur L’essentiel Radio. «Nexten.io, c’est une plateforme de matching entre des profils «Tech» et des entreprises qui cherchent à recruter ce type de profils», nous a-t-il rappelé. «Ce sont des entreprises de l'IT, mais aussi des banques ou des PME innovantes qui cherchent à digitaliser leur processus».
D’abord basée en France, nexten.io se déploiera bientôt depuis la Belgique. «On a fait le choix de s’étendre à l’international depuis la Belgique, car déjà, il n’y a personne sur le marché», concède Eric Busch. «Et pour nous, c’est une opportunité. En France, certains acteurs font la même chose et on a considéré qu’un investissement depuis la Belgique serait plus abordable pour nous, au lieu d’aller se frotter à de gros acteurs en France».
«J'étais vraiment dans le dur pour les études»
Mais quels sont les profils des gens qui viennent vers nexten.io? «Nous, on a une préférence pour les gens qui viennent de la Grande Région», souligne Eric Busch, «car les entreprises apprécient ce type de recrutement. Par contre, on recrute à travers toute l’Europe. Et au niveau des profils, on a développé un «matching» qui est équitable au niveau du sexe et de l’âge pour donner une chance à tout le monde. Dès le départ, c’est quelque chose qui était inscrit dans notre ADN».
Comment nexten.io s’y prend pour convaincre et rassurer les profils intéressés par ce type de plateforme? «Notre projet, c’est de donner le pouvoir et le contrôle aux candidats plutôt qu’aux entreprises», reconnaît le CEO luxembourgeois. «C’est une alternative par rapport à LinkedIn ou à des portails d’emplois. Ils sont anonymes et ils peuvent choisir si une entreprise peut rentrer en contact avec eux. C’est seulement à ce moment qu’ils peuvent dévoiler leurs coordonnées».
«Bardé de diplômes», Eric Busch nous a également expliqué qu’il n’était pas un grand fan des études. «Clairement, j’étais vraiment dans le dur pour les études», se souvient-il à notre micro en rigolant. «J’ai décroché une maîtrise à la fin, mais avec beaucoup de confiance, de patience de mes parents. Ce n’était pas mon terrain de prédilection».
Eric Busch en quelques questions
Un souvenir de mes 18 ans?
Je me rappelle avoir décroché mon bac et puis, avoir vécu un super été avec les copains, avant que l’on parte tous à la fac. C’était une année rock-and-roll où on faisait beaucoup la fête.
Quelle couleur dans une boîte de crayons?
Je dirais le vert, car je me sens très connecté et très en phase avec la nature. Quand j’étais petit, je voulais être garde forestier.
Réécoutez la séquence du mercredi 26 mai 2021
Fondateur et CEO depuis 2018 de nexten.io, Eric Busch est l’invité de Jean-Luc Bertrand tout au long de cette semaine sur les ondes de L’essentiel Radio. Nexten.io, qu’est-ce que c’est? «C’est une plateforme de «matching» entre des profils "tech" et des entreprises», nous a indiqué Eric Busch. «Cela permet à la fois aux entreprises de recruter des profils "tech" et des ingénieurs logiciels et à des experts des technologies de l’information de trouver l’entreprise qui leur correspond, voire même le job de leur rêve».
Avec un CV «long comme le bras», Eric Busch s’est également présenté au grand public à l’aide de notre micro. «Je suis luxembourgeois, j’ai vécu dix ans en France et je suis un entrepreneur», souligne-t-il. J’ai commencé directement après mes études dans une entreprise qui était dans le sud de la France, à Sophia Antipolis du côté de Nice, là où j’ai fait mes études. J’étais passionné par l’innovation et les technologies de l’information et j’ai créé pas mal de sociétés. Celle dont je suis le plus fier? Je les ai toutes aimées. C’est un peu comme des enfants, c’est impossible de choisir. Quand elles atteignent l’âge adulte, je les cède ou je fais quelque chose de nouveau. J’ai toujours envie d’aller de l’avant et de créer. C’est là où je me suis retrouvé. Une fois que ça roule, je préfère me consacrer à un nouveau challenge».
«La comparaison avec Tinder s'arrête là»
Nexten.io est donc une plateforme innovante de recrutement, mais qui concerne-t-elle? «Je ne dirais pas que c’est réservé à une élite», indique Eric Busch, «mais c’est très spécialisé, surtout pour les ingénieurs logiciels et les profils «tech». Cela concerne les ingénieurs ou les développeurs informatiques qui travaillent dans les technologies de l’innovation et de l’information. Cela s'adresse donc à des experts et des professionnels qui, souvent, sont déjà en place, mais veulent soit accéder à un job plus intéressant, soit venir travailler au Luxembourg. À travers notre plateforme, ils peuvent se faire connaître des entreprises. On est plusieurs à exercer dans ce domaine, car au Luxembourg, le manque en «IT» est criant. Aujourd’hui, au Grand-Duché, il manque entre 1 000 et 1 200 employés dans ce secteur».
«On a beaucoup investi et on a développé un outil de matching», poursuit encore Eric Busch. «Cet outil s’apparente à ce que l’on pourrait retrouver sur des plateformes telles que Tinder ou des plateformes de matching de personnes. L’algorithme ou la logique qui est derrière tout ça, c’est assez similaire, mais là, on s’adresse à des professionnels. La comparaison avec Tinder s’arrête là».
Eric Busch en quelques questions
Mon premier job? Mon premier salaire? C’était la création de ma première entreprise. C’était mon premier job et c’était un peu par accident. J’ai continué un projet que j’avais commencé lors de mes études. J’ai poursuivi après avoir obtenu un diplôme aux États-Unis. À la base, le projet, c’était de créer une université ou une école virtuelle et finalement, le projet s’est transformé en une «web agency», on a alors développé des sites pour des organisations et des entreprises.
Ce premier job a abouti à mon premier salaire, car on a eu directement beaucoup de succès. C’était en 1998. En revanche, je ne me souviens plus de ce que j’en ai fait. Je pense que je me suis payé une bonne bière. Au début, ce n’était pas énorme, ce n’étaient pas des gros salaires.
Réécoutez la séquence du mardi 25 mai 2021
La playlist d’Eric Busch
Dernière musique pour clôturer la playlist d’Eric Busch: la bande-originale du film «Itinéraire d’un enfant gâté». « J’apprécie Jean-Paul Belmondo et j’aime bien l’histoire du film», nous a-t-il confié. «Ce serait prétentieux de dire que c’est mon histoire».
Davie Bowie est le 3e artiste à faire son apparition parmi ceux proposés par Eric Busch. «C’est le premier album que j’ai acheté quand je devais avoir 13 ans», se souvient-il. «C’est «Ziggy Stardust» et c’est le premier titre qui m’a vraiment donné la chair de poule. Je n’avais pas les habits qui allaient avec, car c’est un album qui est sorti presque la même année de ma naissance. L’album avait déjà quelques années quand je l’ai acheté».
Deuxième titre proposé par Eric Busch, "The River" de Bruce Springsteen, «car cette chanson, elle me transporte», dit-il. «Quand je l’écoute, elle me fait rêver alors que je l’écoute depuis 20 ans. J’adore toujours la réécouter et malheureusement, je n’ai pas encore vu Bruce Springsteen en concert».
Stromae est le premier artiste à intégrer la playlist d’Eric Busch. «J’aime beaucoup le titre "Alors on danse", car il me met de bonne humeur, le matin ou durant la journée, si je l’écoute. Même si les paroles sont un peu décalées par rapport au rythme, j’aime bien son style. J’aime bien ce que Stromae faisait, car pour l’instant, il est en "stand-by", mais c’est un artiste qui m’inspire».
(Frédéric Lambert / L'essentiel )
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