Au Luxembourg et ailleurs: Passer à l'heure d'été, oui, ça peut être gênant pour certains

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Au Luxembourg et ailleursPasser à l'heure d'été, oui, ça peut être gênant pour certains

LUXEMBOURG – Ce week-end, nous passons à nouveau à l'heure d'été. Nous avancerons les pendules d'une heure, et les jours seront à nouveau plus longs. Un geste qui n'est pas sans conséquences pour certaines personnes.

Nora Riedel
par
Nora Riedel
Un grand nombre de personnes ne ressentiront l'heure de sommeil «perdue» que dans la nuit de dimanche à lundi.

Un grand nombre de personnes ne ressentiront l'heure de sommeil «perdue» que dans la nuit de dimanche à lundi.

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C'est reparti pour un changement d'heure! Dans la nuit de samedi à dimanche, nous perdrons une heure de sommeil que nous ne récupérerons qu'en octobre prochain. Si la grande majorité aura déjà digéré cette heure de sommeil «volée» lundi, certaines personnes mettront des jours, voire des semaines à s'adapter au passage à la nouvelle heure.

Fin 2022, la caisse d'assurance-maladie des employés allemands (DAK) a publié une étude selon laquelle 32% des Allemands souffrent de troubles physiques ou psychiques lors du changement d'heure saisonnier. 81% des personnes interrogées se disent faibles et fatiguées, tandis que 69% présentent des troubles du sommeil, des problèmes de concentration (41%) et de l'irritabilité (41%).

Explications de spécialistes du sommeil

«Dans les laboratoires du sommeil et les cabinets de consultation, les patients en font état, surtout les lève-tôt et les lève-tard», explique Andrea Rodenbeck, porte-parole du groupe «Chronobiologie» de la Société allemande de la médecine du sommeil (DGSM). Elle précise toutefois qu'à l'instar du décalage horaire, les troubles disparaissent généralement au bout de quelques jours et que «chez les personnes qui présentent des troubles du cycle circadien marqués – c'est-à-dire un rythme éveil-sommeil décalé – les symptômes peuvent durer plus longtemps».

Kneginja Richter, professeure à l'Université technique de Nuremberg (THN) et porte-parole du groupe de recherche en Chronobiologie ajoute que les personnes travaillant par postes et les lève-tard sont les plus concernées par le phénomène. Les lève-tôt, en revanche, sont plus affectés par le changement d'heure à l'automne. En règle générale, les femmes sont plus vulnérables que les hommes «car elles ont naturellement un sommeil plus <sensible> à certaines périodes de leur vie».

En dehors du décalage horaire et de l'heure perdue, qui ne se fait généralement sentir qu'au cours de la deuxième nuit, c'est le rythme décalé de la journée qui pose problème à un grand nombre de personnes. «En mars, l'obscurité matinale peut accentuer ce que l'on appelle la fatigue printanière, tandis qu'en automne, l'obscurité précoce du soir constitue un risque de dépression saisonnière», explique le Dr. Rodenbeck.

Phrases mnémotechniques

Alors que l'on part souvent du principe que le changement d'heure permet d'économiser de l'énergie, des études ont montré que l'heure gagnée n'a pas d'effet significatif. En effet, à l'origine, le changement d'heure était d'ordre économique, afin de mieux coordonner les diverses lignes de chemin de fer.

Les spécialistes du sommeil expliquent que le changement d'heure a du sens dans les pays ayant une grande superficie, comme l'Allemagne, ou au sein de l'Union européenne. Dr. Rodenbeck fait remarquer qu'«en Allemagne, sans ces changements, le soleil ne se lèverait par exemple qu'à partir de 9h30 en hiver dans la région de Cologne si l'on maintenait l'heure d'été, tandis qu'en maintenant l'heure standard, il ferait déjà jour peu avant 3 heures du matin à Berlin en été». Si l'on devait choisir une heure, elle recommanderait l'heure standard qu'elle renonce à appeler «heure d'hiver».

Faut-il supprimer le changement d'heure saisonnier?

La question de savoir si le changement d'heure doit être supprimé revient régulièrement à l'ordre du jour. En 2019, les députés européens avaient voté en faveur de la suppression du changement d'heure saisonnier, à compter de 2021. Nous sommes désormais en 2023 et dimanche prochain, nous remettrons tout de même les pendules à l'heure, bien que le résultat au Parlement (410 voix pour la suppression, 192 voix contre et 51 abstentions) et d'un sondage réalisé en 2018 auprès de la population européenne (84% des participants ont voté en faveur de la suppression) ait été clair. Le Luxembourg s'était classé troisième des pays de l'UE avec le plus grand nombre de participants à l'étude, avec 1,78%, derrière l'Allemagne (3,79%) et l'Autriche (2,94%). 79% des 10 700 résidents luxembourgeois ayant participé au sondage étaient favorables au changement d'heure.

L'une des potentielles raisons pour lesquelles le débat est passé à la trappe pourrait être la pandémie du coronavirus, qui a mis des points plus importants à l'ordre du jour.

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