Identité – Patronymes en folie

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IdentitéPatronymes en folie

De plus en plus de Britanniques «fusionnent» leurs noms de famille en se mariant. Une audace inconnue au Luxembourg.

Pour la presse, Angelina Jolie et Brad Pitt sont «Brangelina».

Pour la presse, Angelina Jolie et Brad Pitt sont «Brangelina».

Au début du mois, la presse d'outre-Manche s'est faite l'écho des noces de la présentatrice de télé Dawn Porter et de l'acteur Chris O'Dowd. Particularité du couple: ils ont choisi de «fusionner» leurs noms et de s'appeler... O'Porter. À l'instar de ces célébrités locales, quelque 800 mariés britanniques ont décidé de se créer un nouveau patronyme, en 2012. Il y a quatre ans, ils n'étaient qu'une poignée. La tendance va croissant, note le «Telegraph». Citons quelques exemples: Mlle Harley et M. Gatts sont officiellement devenus les Hatts, tandis que Miss Clifton et Mister Mole adoptaient le nom de famille Molton.

Ce principe, appelé «meshing» («emboîtement»), est un moyen de créer une identité qui constitue, symboliquement, un nouveau départ, le début d'une histoire conjointe. Beaucoup trouvent cette option plus romantique que l'apposition des deux patronymes. Ce serait aussi plus valorisant pour les femmes, qui ainsi jouent à égalité avec les hommes. Ceux qui optent pour cette solution «sont surtout des époux de 30-35 ans, témoigne une fonctionnaire de l'état civil. Par ce choix, ils cherchent la rupture avec les générations précédentes».

Au Luxembourg, la fusion patronymique n'existe pas

Cette pratique, en vigueur dans quelques pays anglo-saxons (y compris les États-Unis), est possible parce que le droit régissant les noms anglais s'appuie principalement sur la jurisprudence. Il n'y a pas de restrictions imposées par le droit public. Toute personne peut, de fait, changer son identité. Pourvu qu'elle n'ait aucune intention frauduleuse.

Au Luxembourg, la fusion patronymique n'existe pas. Par commodité, pour l'usage, une femme peut emprunter le nom de son mari. Ou y accoler son nom de jeune fille. Mais pour la loi, le seul nom reconnu est celui qui figure dans le registre de l'état civil.
La loi du 18 mars 1982 relative aux changements de noms et prénoms permet de modifier son patronyme. Il faut alors adresser une demande écrite au ministère de la Justice.

17%

C'est la proportion de lecteurs du site du Telegraph qui souhaiteraient que leur nom fusionne avec celui de leur conjoint. 2 000 personnes ont répondu à ce sondage. Les modifications d'identité sont courantes au Royaume-Uni, environ 50 000 par an.

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