Concerts à Beaufort – Patti Smith, princesse punk en son château

Un concert au château de Beaufort, à près d’une heure de route de la capitale, ça se mérite. Et, surtout, ça vaut le déplacement. C’est dans ce cadre magique que Patti Smith s’est produit, dimanche soir, pour un concert tout en douceur, sur une scène installée devant l’édifice médiéval illuminé pour l’occasion. Après une première partie un brin neurasthénique, avec un groupe reprenant les classiques d’Éric Clapton, l’icône pop-rock a su ranimer un public venu nombreux pour l’acclamer.

À 67 ans, Patti Smith reste une artiste incontournable. Tout au long de la soirée, elle a enchaîné des titres pleins de poésie, repris ses vieux standards, dont l’incontournable «Because the Night» et distillé des titres de ses derniers albums, comme «Banga», sorti il y a deux ans. La voix de la chanteuse poétesse n’a, elle, pas changé. Toujours profonde, elle berce son public. Avec son vieux jean, sa veste élimée et ses cheveux blancs tombant en cascade sous un bonnet noir, Patti Smith conserve son look de vieille hippie. Elle parle de paix et de thé au citron avec son public et répond, parfois, aux quelques invectives qui ont fusé.

Si elle dégage un tout petit peu moins d’énergie que lors de son dernier passage, il y a deux ans, à la Rockhal, la marraine du punk rock continue à produire la même musique envoûtante, qui transporte les spectateurs dans un univers parallèle, les apaise. En plus de ses standards, Patti a également rendu quelques hommages, aux classiques du rock (elle a évoqué Jimi Hendrix) et, surtout, à son vieil ami Johnny Winter, légende du blues, récemment décédé. De quoi renvoyer quelques années en arrière les nombreux nostalgiques qui étaient venus au château de Beaufort…

Ce dernier a d’ailleurs également été le théâtre d’un autre concert, vendredi soir. L’auteur-compositeur-interprète britannique a rempli le parvis du château. L’artiste pop a fait danser son public, lors d’un spectacle plein de dynamisme et tout en rythme.

(Jérôme Wiss)