En ChinePékin recourt aux trucages pour diffuser sa propagande
Les autorités ont mis en ligne des vidéos avec des présentateurs de télévision fictifs.

Purs produits de l’intelligence artificielle, les deux animateurs relaient la doxa de Pékin
Des personnages semblant plus vrais que nature ont été utilisés pour la première fois dans des vidéos de propagande, affirme le cabinet Graphika. Les présentateurs TV, qui «travaillent» pour un journal télévisé fictif baptisé «Wolf News», ont apparemment assuré la promotion des intérêts du Parti communiste chinois. En réalité, ils sont des produits de l’intelligence artificielle issus d’hypertrucages (ou «deepfakes») qui permettent notamment de remplacer dans une vidéo un visage par celui d’un autre ou de falsifier les propos d’une personnalité avec un réalisme déconcertant.
Dans l’une de ces vidéos analysées par Graphika, un présentateur qui dit s’appeler Alex critique l’inaction des États-Unis face à la violence des armes qui ravage ce pays. Dans une autre, une présentatrice souligne l’importance de la «coopération» entre les grandes puissances que sont la Chine et les États-Unis.
Selon Graphika, les deux présentateurs de «Wolf News» ont vraisemblablement été créés avec l’aide de Synthesia, une start-up londonienne qui vend des logiciels permettant de créer des avatars «basés sur des vidéos mettant en scène de vrais acteurs». Cette dernière n’a pas confirmé ces allégations.
Les révélations de Graphika n’ont pas non plus été commentées par Pékin, alors que le gouvernement chinois vient d’annoncer une nouvelle réglementation pour encadrer les «deepfakes», qualifiés de «danger pour la sécurité nationale et la stabilité sociale».