PhilippinesLa Nobel de la paix Maria Ressa acquittée d’évasion fiscale
La journaliste philippine et prix Nobel de la paix, Maria Ressa, a été acquittée mardi, à Manille, du chef d’évasion fiscale, mais risque encore une longue peine de prison dans d’autres procédures.

Maria Ressa lors d’une interview avec l’AFP à Manille, le 18 janvier 2023.
La journaliste philippine et prix Nobel de la paix, Maria Ressa, a été acquittée mardi, à Manille, du dernier chef d’évasion fiscale pour lequel elle était poursuivie, mais risque encore une longue peine de prison dans d’autres procédures. Maria Ressa, 59 ans, colauréate du Nobel de la paix en 2021 avec le Russe Dmitri Mouratov, a souri à la lecture par le juge du verdict, qui a également acquitté Rappler, le média en ligne dont elle est la cofondatrice, selon une journaliste de l’AFP dans la salle d’audience. «Il faut avoir la foi», a dit Maria Ressa, à la presse, en sortant du tribunal.
Elle a fait face à de nombreuses tracasseries judiciaires sous l’ancien président philippin Rodrigo Duterte (2016-2022), dont elle critiquait avec virulence la sanglante politique de lutte contre la drogue. Maria Ressa et Rappler ont fait l’objet de cinq accusations d’évasion fiscale, après la vente en 2015 de certificats de dépôt, un moyen pour les entreprises de lever des fonds auprès d’investisseurs étrangers.
«Cyberdiffamation»
En janvier dernier, un tribunal l’a acquittée des quatre premiers chefs d’accusation, et une autre juridiction l’a innocentée pour le cinquième, mardi. Malgré ces victoires judiciaires, l’avenir de Maria Ressa et de Rappler reste incertain, car ils doivent encore faire face à deux autres procès.
Maria Ressa et un ancien collègue, Rey Santos Jr, ont été déclarés coupables en 2020 de «cyberdiffamation». L’affaire, pour laquelle ils risquent près de sept ans de prison, est actuellement examinée par la Cour suprême des Philippines. Rappler, quant à lui, conteste un ordre de fermeture de la Commission philippine des valeurs mobilières et des changes pour avoir prétendument violé l’interdiction de la propriété étrangère dans les médias.