Procès en cours – Pistorius jugé non coupable de meurtre

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Procès en coursPistorius jugé non coupable de meurtre

Le champion paralympique n'a pas tué intentionnellement sa petite amie en 2013, a estimé jeudi la justice, laissant l'option d'une condamnation pour homicide involontaire ou d'un acquittement.

Les charges les plus graves étant abandonnées, la star devrait échapper à la perpétuité mais pas forcément à la prison, si elle n'est pas acquittée. La peine de prison éventuelle ne sera pas prononcée en même temps que le verdict mais séparément, dans trois ou quatre semaines, à l'issue d'un autre mini-procès où la défense pourra plaider des circonstance atténuantes, comme par exemple le handicap dont est affligé Oscar Pistorius. La juge de Pretoria a d'abord expliqué qu'elle ne pouvait pas retenir la thèse de la préméditation. «Le parquet n'a pas démontré au-delà du doute raisonnable que l'accusé était coupable de meurtre avec préméditation», a déclaré la magistrate Thokozile Masipa.

«Considérée dans sa totalité, la démonstration (du parquet) n'a pas réussi à établir que l'accusé avait l'intention de tuer la victime, encore moins avec préméditation», a dit la juge. Puis elle a souligné que Pistorius a affirmé depuis le début avoir cru à l'intrusion d'un cambrioleur et pensé que sa vie était menacée. "L'accusé ne peut donc pas être coupable de meurtre", a-t-elle estimé, avant de suspendre l'audience. Pour en arriver à cette conclusion, elle avait écarté auparavant des témoignages clés de l'accusation, non sans mettre en cause la sincérité de Pistorius.

Un témoignage rejeté

Elle n'a pas contesté l'honnêteté des témoins mais a refusé de s'appuyer sur des souvenirs fragilisés par le caractère «faillible» de la mémoire humaine et brouillés par l'intense battage médiatique autour du procès. Durant le procès, plusieurs voisins étaient venus raconter à la barre comment ils avaient été réveillés la nuit du drame par des coups de feu et des cris, les éclats de voix d'une dispute ou des hurlements de femme.

Par exemple, le témoignage de Michelle Burger, habitant la résidence adjacente, «doit être rejeté dans sa totalité», selon la juge, au vu de la distance importante, plus d'une centaine de mètres, à laquelle se trouvait ce témoin. Assis dans le box des accusés, l'athlète handicapé est apparu la plupart du temps figé, le regard fixe, concentré sur la lecture à haute voix faite par la juge. À deux reprises, il a néanmoins fondu en larmes.

(L'essentiel/AFP)

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