Politique au LuxembourgPolémique sur la place des binationaux aux législatives
LUXEMBOURG – Au mois d'août, Clara Moraru, secrétaire générale adjointe du CSV a claqué la porte du parti, déçue par la place limitée accordée aux binationaux. Un problème qu'elle estime général dans la politique luxembourgeoise.
- par
- Thomas Holzer

Luc Frieden, tête de liste nationale du CSV, aux côtés de Claude Wiseler, coprésident du parti.
À pile un mois des élections législatives, le CSV se serait bien passé d'une telle controverse, suite à la publication par Contacto du contenu de la lettre de démission de Clara Moraru, secrétaire générale adjointe du parti chrétien-social. Déçue par la place limitée accordée aux binationaux sur les listes électorales – les trois membres de la section CSV International qui avaient postulé n'ont pas été investis – la Luxembourgeoise d'origine roumaine a décidé de claquer la porte.
Dans une interview accordée à L'essentiel ce vendredi, elle réfute pourtant toute accusation contre le parti: «Oui, à mon sens, les candidats qui ont une autre nationalité n'ont pas assez été mis en avant. Mais cette démission est le fruit de raisons personnelles, d'un désaccord stratégique», explique Mme Moraru, qui assure avoir voulu partir «sans faire de vague», il y a trois semaines.
«Les autres partis ne font pas mieux»
Elle pensait que son parti allait être pionnier dans ce domaine et a été «déçue», de son propre aveu. Pas question cependant de charger ses ex-collègues: «À part au sein de la section locale de Luxembourg-Ville, j'ai toujours été bien accueillie. Et les autres partis ne font pas mieux. Tous ont malheureusement la même approche. Le CSV était pourtant celui qui avait fait le plus pour donner de l'ampleur à sa section internationale. C'est dommage», déplore-t-elle.
«Pas un jugement de valeur»
Sollicité sur le sujet, Claude Wiseler n'est pas d'accord: «D'une part, certains de nos candidats ont la double nationalité. Mais surtout, l'origine n'est pas un sujet lorsqu'il s'agit d'établir des listes». Pour le coprésident du CSV, la seule finalité est «d'obtenir le meilleur résultat possible, selon plusieurs critères, notamment les résultats aux élections précédentes. Ne pas investir quelqu'un ne constitue en rien un jugement de valeur», estime-t-il.
«Moi, je pense que ces candidats auraient pu rapporter des voix», répond Clara Moraru, qui n'était pas elle-même candidate à l'investiture, actant son départ du parti après 15 ans de collaboration.
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