«Pour la bonne santé des jeunes, manger sain ne suffit pas»

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«Pour la bonne santé des jeunes, manger sain ne suffit pas»

LUXEMBOURG - La politique sanitaire semble ne plus
suffire pour que les jeunes soient en bonne santé.

«L'essentiel»: Vous tenez ce soir une conférence sur la santé des jeunes. Quels sont les facteurs de risque?

Jean-Pierre Deschamps (professeur de santé publique à l'Université Poincaré de Nancy): Aujourd'hui, les facteurs de risque sont surtout sociaux. On assiste à un allongement de la période de la jeunesse, à une plus grande dépendance des jeunes vis-à-vis des parents, à une plus grande pression à leur égard et parallèlement à une grande déception vis-à-vis de leur statut et à une angoisse face à l'avenir.

Quelles sont les répercussions au niveau de la santé?

En termes de maladies il n'y a rien de catastrophique à signaler. C'est plutôt le mal-être général qu'il faut souligner, et qui se traduit par une augmentation du nombre de dépressions, de tentatives de suicide et de suicides. Un abus croissant de l'alcool et une augmentation des comportements désespérés. En France, par exemple, les jeunes répondent par la révolte et la violence, à la violence sociale moins visible mais plus forte dont ils sont victimes.

Y a-t-il des catégories de jeunes plus à risque?

Dans le nouveau contexte social, ce sont les jeunes âgés de 18 à 30 ans qui inquiètent et le problème se généralise dans tous les milieux. On constate, par contre, que les filles s'en sortent mieux que les garçons. Peut-être à cause de leur dynamique féminine et féministe positive.

Comment promouvoir la santé des jeunes?

On doit passer par une amélioration de leur statut social. Aujourd'hui, une politique sanitaire pour lutter contre l'anorexie ou en faveur de la contraception, par exemple, ne suffit plus. Il faut plutôt une politique de jeunesse globale, intégrant éducation, logement et famille.

Recueilli par Andreia Marques

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