Selon l'ABBLPour les banques, «le contexte reste difficile»
LUXEMBOURG – L’Association des banques et des banquiers (ABBL) a dressé ce vendredi le bilan du secteur pour 2014 et les perspectives pour les années à venir.

Yves Maas (2e en partant de la droite) déplore les changements législatifs auxquels doivent faire face les banques.
«Les banques ont su s’adapter aux nombreux changements auxquels elles ont dû faire face ces dernières années. Cela prouve qu’il est solide». Yves Maas, chairman de l’Association des banques et banquiers du Luxembourg (ABBL), a vanté la résistance du secteur bancaire ce vendredi lors de la présentation du bilan 2014. Pourtant «le contexte reste très difficile», a rappelé le dirigeant. Plus que l’environnement économique, l’ABBL déplore les nombreux changements législatifs, imposés par les diverses institutions internationales ces dernières années.
L’ABBL, qui n’hésite pas à évoquer un «tsunami réglementaire», ne conteste pas la nécessité de ces règles lors de la crise financière mondiale. Mais, à l’image d’Yves Maas, elle estime qu’elles peuvent constituer un frein pour l’économie aujourd’hui. «L’an dernier, le secteur a dépensé 400 millions d’euros dans les projets règlementaires. Cela a empêché les banques luxembourgeoises d’investir dans des activités bénéfiques». Les frais généraux des banques, qui comprennent les frais administratifs et de personnel, ont toutefois diminué de 3,8% entre 2013 et 2014.
Les Luxembourgeois de plus en plus rares dans les banques
Au Luxembourg, les banques doivent composer avec la fin du secret bancaire depuis le 1er janvier dernier. Ce qui n’est pas forcément un obstacle, selon Yves Maas. «La transparence a pu aider, dans le sens où l’opacité faisait fuir certains clients». Les banques du grand-Duché constatent «une modification de leur clientèle depuis quelques années, relève Carlo Thill, vice-Chairman de l’ABBL. La tendance est à la baisse du nombre de clients, mais à l’arrivée de clients très fortunés, dotés de portefeuilles supérieurs à 10 millions d’euros. Le montant des actifs sous gestion en 2014 s’est établi à 307 milliards d’euros, soit autant que l’année précédente.
Si les crédits aux particuliers (25,2 milliards d’euros en 2014, +32% par rapport à 2011) sont repartis à la hausse après plusieurs années de flottement, ceux accordés aux entreprises stagnent (13,9 milliards, +6% par rapport à 2011). «Cela s’explique par les faibles perspectives de croissance ces dernières années», analyse Carlo Thill.
Les 143 banques du pays employaient 26 055 personnes en 2014, contre 18 255 en 1995. L’ABBL constate cependant une forte réduction du nombre de Luxembourgeois, qui constituaient 45% des effectifs il y a 20 ans, contre 23% actuellement. «L’attractivité de la fonction publique joue certainement un rôle», selon Serge De Cilla, CEO de l’ABBL.
(Joseph Gaulier/L'essentiel)