Booba«Pourquoi avoir honte d'aimer l'argent?»
AMNÉVILLE - Le poids lourd du rap français passe par la Grande Région. Et le «Boss du Rap Game» est un habitué des grandes salles. Il sera au Galaxie, vendredi soir.
L'essentiel: C'est quoi le secret pour durer dans le rap?
Booba: Je pense que c'est déjà d'avoir du talent, et ensuite surtout le travail fourni. Dans le rap, le travail c'est beaucoup de réflexion, se prendre la tête sur les textes, avoir du recul. Et je crois que c'est aussi être soi-même, donc original et pas formaté.
L'enjeu est de se renouveler, ce qui est dur sur la longueur…
Cela se fait naturellement. J'essaye d'avancer, de ne pas refaire la même chose. En général, j'écoute les sons et je fais mon choix. Ce sont les instrus qui déterminent l'humeur des morceaux.
Certains sont en décalage entre le mode de vie qu'ils représentent et la réalité. Vous avez toujours été clair sur votre rapport à l'argent…
C'est leur carrière qu'ils jouent! L'échec, c'est de prendre de l'âge et de continuer de parler de la cité, de faire des roues arrière à moto. Dans tout business, le but est de grossir. Le but dans la vie, et surtout dans les quartiers, c'est de faire de l'argent, c'est le nerf de la guerre! Pourquoi avoir honte d'aimer l'argent? Le rap, c'est la vie, il faut assumer ce que sont nos vies dans nos textes.
Auriez-vous continué si vous n'étiez resté qu'une figure de l'underground?
Je ne fais pas de bénévolat. Si je n'avais vendu que 5 000 albums à l'époque avec Lunatic, j'aurais arrêté le rap.
Vous semblez plus à l'aise en promo…
Je le fais parce que c'est le boulot. À la base, faire des interviews, ce n'est pas mon truc. Mais parfois, il faut expliquer son univers.
Vous n'avez pas envie de faire un morceau en anglais?
Non, ça ne m'intéresse pas. Le rap, c'est territorial, et je ne me vois pas ne pas rapper en français. À moins d'être un produit…
Le rap français ne vous intéresse plus du tout aujourd'hui?
Si, il y a des artistes que j'apprécie en France. Par exemple Niro ou Kaaris.
Des changements pour le show de cette tournée?
Bien sûr, de nouveaux décors, plus de morceaux et quelques surprises.
Pourquoi «amuse-toi bien en Meurthe-et-Moselle»?
C'est pour la rime. Pour faire une comparaison entre le futur et un coin où il ne se passe pas grand-chose (rires).
Recueilli par Cédric Botzung
Booba, vendredi, 20h30, au Galaxie, à Amnéville. Entrée: 32/39 euros.