Procès Lelandais«Pourquoi Maëlys a pleuré dans votre voiture?»
Nordahl Lelandais, confronté jeudi à des images de vidéosurveillance, a répété que la fillette était montée volontairement dans sa voiture.

Nordahl Lelandais a reconnu avoir tué la petite Maëlys.
«Cette forme blanche, c'est bien Maëlys?», interroge la présidente Valérie Blain en se tournant vers l'accusé, après le visionnage d'images de vidéosurveillance, dont certaines ralenties et «rehaussées» pour en améliorer la qualité. «Oui madame la présidente», répond poliment Nordahl Lelandais depuis le box.
Sur ces images du véhicule de Nordahl Lelandais, côté passager, «on peut distinguer un visage, la hauteur est faible et on peut voir le haut d'un vêtement», avait précédemment commenté le directeur d'enquête, un adjudant-chef de gendarmerie.
Le père, la sœur et la grand-mère de Maëlys ont quitté la salle d'audience au moment du visionnage des vidéos. Invité à s'expliquer sur la présence de la fillette dans son Audi A3, Nordahl Lelandais précise qu'«au moment où (il) part, elle est montée à l'avant». «Spontanément?», s'étonne la présidente.
«Qu'est-ce qui se passe dans la voiture?»
«Il est 2h47. Qu'est-ce qui se passe dans la voiture à ce moment-là?», demande ensuite Mme Blain à l'accusé. «Je n'ai plus exactement de souvenir de ce qu'on s'est dit, elle disait qu'elle aimait bien la voiture, les chiens», réplique l'ancien maître-chien de 38 ans. «C'est dans les 2 ou 3 minutes qui suivent que Maëlys va pleurer. Pourquoi?», questionne ensuite la présidente. «Le pourquoi je ne sais pas», dit-il, évasif. «C'est après que Maëlys a reçu les coups?» «Oui madame».
Nordahl Lelandais comparaît depuis lundi devant la cour d'assises de l'Isère pour l'enlèvement et le meurtre de Maëlys de Araujo, huit ans, lors d'une fête de mariage dans la nuit du 26 au 27 août 2017, à Pont-de-Beauvoisin. Ce n'est qu'après plusieurs mois de dénégations qu'il a reconnu avoir tué «involontairement» la fillette en la frappant. Son corps sera retrouvé sur ses indications le 14 février 2018 dans une zone boisée.
L'accusé doit s'expliquer sur les faits vendredi après-midi. Il encourt la réclusion criminelle à perpétuité.
(L'essentiel/AFP)