Prison ferme requise dans le procès Zoufftgen
Le parquet de Luxembourg a requis jeudi 21 mois et 24 mois de prison ferme contre deux des quatre cheminots luxembourgeois poursuivis pour leur responsabilité dans l'accident de train.
«On peut être sidéré par l'absence de connaissance et de réaction des prévenus. Ce sont les autres qui réagissent pour eux», a regretté le substitut du procureur de Luxembourg, Martine Wodelet. Elle a critiqué leur «manque de rigueur et de conscience professionnelle» et leur «désintérêt profond pour leur mission».
«La collision aurait pu être évitée», a affirmé la magistrate, si les prévenus n'avaient pas fait preuve d'un «non-respect flagrant des procédures» et de «méconnaissance des mécanismes d'urgence». Les fautes «plus ou moins graves» des prévenus et leur attitude au tribunal ont amené Mme Wodelet à requérir 48 mois de prison dont 24 ferme contre Claude Trierweiler, un chef de circulation et 42 mois dont 21 ferme contre Patrick Manzoni l'un des trois autres cheminots, qui n'a «pas montré de remord», selon elle, devant le tribunal correctionnel.
Enchaînements d’erreurs
Six et douze mois avec sursis ont été requis contre les deux derniers prévenus, Gilbert Fux - l'aiguilleur - et Paul Kieffer - le chef d'équipe du matin, également employés des Chemins de fer luxembourgeois (CFL).
Le 11 octobre 2006, à la suite d'un invraisemblable enchaînement d'erreurs, les quatre hommes avaient autorisé le passage d'un train de voyageurs en provenance de Bettembourg alors qu'un convoi de fret français venant de Thionville roulait déjà sur une voie unique de la ligne reliant les deux gares, selon les conclusions du rapport d'expertise, sévèrement critiqué par la défense. Lorsqu'ils s'étaient rendus compte de leur erreur, les cheminots luxembourgeois avaient déclenché une série de mesures -alerte sonore qui n'a pas abouti et coupure du courant- mais pas sur la ligne où circulaient les deux trains. «Il était alors déjà trop tard» pour éviter la collision, selon l'expert.
lessentiel.lu avec AFP